Recherches pluridisciplinaires sur le paysage

Responsable : Michel Collot

Cet axe de recherche interdisciplinaire, initié par Michel Collot, a été illustré, au cours des dernières années, par plusieurs programmes.

PAYSAGE ET MODERNITÉ(S)

Ce programme, coordonné par Michel Collot et Aline Bergé, avait pour objectif de faire le point sur les rapports entre le paysage et la modernité, qu’on s’est gardé de figer dans une essence univoque, car elle connaît des temporalités et des définitions différentes d’une discipline à l’autre, et des interprétations divergentes à l’intérieur d’un même champ. On l’a donc envisagée dans sa relativité et sa pluralité, tout en la référant à trois moments décisifs de l’histoire du paysage européen, sans s’interdire de la confronter à d’autres traditions paysagères : « les temps modernes », que d’aucuns considèrent comme le moment d’émergence de la notion et d’essor des arts du paysage ; la « modernité » post-baudelairienne, illustrée notamment par l’évolution des arts occidentaux de la fin du XIXème à celle du XXème siècle, qui semble marquer une réévaluation voire une remise en cause du paysage ; la période contemporaine (postmoderne ? surmoderne ?), qui voit une résurgence du paysage et un renouvellement de ses enjeux, et qui interroge la notion même de « modernité ».

Il a donné lieu à :

  • un séminaire qui s’est tenu chaque mois au centre Censier en 2003-2004 et 2004-2005 (voir programme)
  • un colloque international qui s’est tenu en Sorbonne du 10 au 12 mars 2005, et dont les actes paraîtront à l’automne 2007 dans la collection « Recueil », aux éditions Ousia (Bruxelles, diffusion Vrin)

PAYSAGE ET IDENTITÉ(S) EUROPÉENNE(S)

L’émergence simultanée du paysage dans la peinture, les langues et les littératures de différents pays d’Europe au XVIème siècle montre l’étroitesse des liens qui unissaient alors divers lieux de création artistique et littéraires, et manifeste l’influence de modèles et de modes de penser qui leur étaient communs. Le mot lui-même s’est communiqué d’une langue à l’autre en l’espace de quelques décennies ; et la notion qu’il recouvre apparaît indéniablement liée à l’identité culturelle européenne. Elle revêt néanmoins des significations et des valeurs différentes dans chacun des pays européens, et aux différents moments de leur histoire.
L’évolution et la circulation des représentations du paysage en Europe fait ainsi apparaître une tension entre l’affirmation des identités locales, régionales, ou nationales, et une dynamique de transferts et d’échanges qui dépasse constamment les frontières. Cette tension peut être féconde, et contribuer aujourd’hui à la construction d’une identité plurielle de l’Europe, « unie dans la diversité ».
D’hier à aujourd’hui, cette question concerne, au-delà de la peinture et de la littérature, l’ensemble de la culture européenne, dont les limites, floues et variables au fil du temps, s’inscrivent entre mythes et réalités ; et elle revêt aujourd’hui des enjeux écologiques, économiques, sociaux et politiques qui appellent le plus large échange interdisciplinaire.

Tel est le sens du programme de recherche interdisciplinaire coordonné par Aline Bergé et Michel Collot, et qui a donné lieu :

  • à un séminaire, qui s’est tenu au centre Censier en 2005-2006 (voir le programme dans Activités )
  • à une journée d’études qui s’est tenue en Sorbonne, le 24 mars 2007.

Elle a réuni des littéraires et des historiens de l’art pour faire le point sur les « Sources et commencements du paysage européen ». Ils se sont penchés sur l’héritage des cultures antiques, sur leurs croisements et leur appropriation par la littérature et les arts européens ; sur la période médiévale, qui semble coïncider avec une sorte d’éclipse du paysage, dont il convient d’interroger les causes, mais aussi les limites ; sur l’émergence puis l’efflorescence d’un art européen du paysage à la Renaissance (voir le programme dans Activités).

Les Actes de cette journée d’études paraîtront prochainement dans un numéro spécial de la revue Littérales (Université Paris X)

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