Ecrire et penser le genre en contexte postcolonial Colloque

Organisateur : Anne Castaing

INHA, salle W. Benjamin
2 rue Vivienne 75002 Paris

Ces journées se proposent d’examiner les modalités et les singularités du genre en contexte postcolonial, de ses représentations et de ses identités. Si le récent intérêt du monde académique français pour les Cultural Studies, les études postcoloniales et plus encore les études de genre témoignent du tournant qui s’opère dans la conception du « genre », perçu dorénavant dans une perspective non plus transnationale mais « locale », la multiplication des actions féministes internationales interrogent néanmoins sur la fragilité de l’« exception culturelle », qui demeure non pas un facteur incontournable mais un prisme par lequel le genre « peut » être pensé. Il est donc urgent de rappeler que l’hégémonie est souvent multiple et cumulée, que le patriarcat s’agrège souvent à d’autres types d’oppressions, aux manifestations parfois complexes quand celle-ci est d’ordre culturel ou identitaire. Il est donc nécessaire de les penser et de les discuter dans cette perspective.
Ouvertes à tous, ces journées d’études s’articuleront autour de quatre axes :
Les corrélations et les négociations entre genre et nation (coloniale et postcoloniale). On s’intéressera notamment à la représentation de l’« Autre » (Femme et/ou Tiers-Monde) chez les orientalistes (voir Said 1978, Dorlin 2006, Spivak 1988), aux paradoxes du discours colonial sur la « Femme orientale », à la complexité et à la violence des réponses nationalistes à la colonisation : cristallisation des identités nationales, religieuses et de genre.
Les modes hégémoniques et leurs formulations, la construction des subalternités et leurs modalités de résistance. On s’intéressera notamment aux différents types d’oppression élaborés durant la colonisation et après les décolonisations, à leur focalisation sur la “question féminine”, ainsi qu’aux constructions de cultures alternatives subalternes. On pourra par exemple discuter le mode de déconstruction historique qu’est l’histoire des femmes en contextes postcoloniaux, et de repenser cette subalternité au prisme de son contexte.
Les singularités culturelles et historiques du genre et de sa formulation. On pourra s’interroger sur la diversité des pratiques genrées dans des contextes comparés et sur les modalités culturelles de la construction du genre, en écho à la complexité des contextes culturels et historiques coloniaux et postcoloniaux. Le genre comme prisme permettra d’aborder le postcolonial comme rapport à la diversité, et d’explorer les manifestations hybrides des identités de genre en contextes postcoloniaux.
Migration, voyage, exil. On s’interrogera sur l’importance des diverses formes de déplacement et leur influence sur la constitution d’une identité culturelle genrée et/ou postcoloniale (Mills 1991 & 2003 ; Said 2000), ainsi que sur l’élaboration d’une écriture capable d’enregistrer ces enjeux (littérature (im)migrante ou de la migrance : Nepveu 1989, Bhabha 1994). Il s’agit également de discuter du positionnement éthique et politique du voyageur ou de la voyageuse depuis ou vers le pays colonisé ou colonisateur (Pratt 1992) et des formes artistiques et littéraires générées par et dans les « zones de contact » (Pratt 1991).

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