Les Orientales de Liszt. « Écrivains, musiciens et artistes face aux tanzimat. Enjeux esthétiques et idéologiques » Colloque

Organisateurs : Sarga Moussa, Nicolas Dufetel

Istanbul, Notre-Dame de Sion

On sait que Liszt joua dans toute l’Europe et qu’il voyagea jusqu’en Orient, puisqu’il mit un terme à sa carrière de soliste après avoir joué devant Abdul-Medjid, à Constantinople, en 1847. C’était l’époque des tanzimat, les réformes à l’européenne, commencées dès le règne de Mahmoud II et poursuivies tout au long du XIXe siècle par les sultans pour moderniser leur empire. Cette progressive européanisation concernait tous les domaines de la société – armée, administration, presse, mais aussi la culture au sens large. On posera donc la question, dans le cadre de ce colloque organisé à l’occasion des « Orientales de Liszt », de savoir comment les écrivains et artistes (en particulier peintres et musiciens) ayant voyagé en Turquie, des années 1830 jusqu’à la Première guerre mondiale, ont réagi face à ce monde en pleine transformation. De la critique de Constantinople perdant une partie de son « orientalité » à l’éloge des capacités réformatrices de la société ottomane, en passant par les rémanences supposées du « despotisme oriental », ou encore les réflexions (souvent ironiques) des voyageurs sur les phénomènes d’hybridité culturelle, il existe tout un spectre de positions esthétiques et idéologiques qu’il s’agira d’examiner et de mettre en relation à la fois avec la fascination exercée par l’Orient ottoman sur Europe et avec le contexte d’européanisation de ce même Orient ottoman – autrement dit d’étudier une période de rencontre, où les identités sont fluctuantes et se modifient au contact les unes des autres.

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