Poésie & performance : enjeux théoriques, historiques et critiques Journée d’étude

Organisateurs : Olivier Penot-Lacassagne, Gaëlle Theval

Salle 410 en Sorbonne
Centre Censier
13 Rue de Santeuil
75005 Paris

Organisée par Olivier Penot-Lacassagne et Gaëlle Théval, cette 1ère journée a pour objectif d’interroger, au-delà des cloisonnements disciplinaires, l’évolution des pratiques de la performance poétique, leur historicité, leurs formes (propres ou hybrides), leurs dispositifs (sonores, visuels, numériques), leurs contenus, leurs sens par rapport à la culture d’aujourd’hui.

Qu’est-ce que la poésie performance ? Comment la définir ? Quels éléments spécifiques fait-elle apparaître ? Comment la délimiter ?

Quelque peu négligée par la critique, la poésie performance est un champ difficile à circonscrire. Les relations étroites qu’elle entretient avec les autres arts performatifs, les rapports de contiguïté qu’elle connaît avec la « poésie orale » (Zumthor) ne facilitent guère son identification. Il importera par conséquent d’en dégager les éléments distinctifs. En quoi la performance poétique, sans en être indépendante, se différencie-t-elle des performances dramatique, plastique ou chorégraphique ? Quel(s) usage(s) de l’espace, du temps, du corps, de la voix, des techniques et des technologies demande-t-elle ou invente-t-elle ?

De même, il importera de la distinguer du champ de l’oralité poétique, étant entendu qu’elle déborde largement la simple mise en voix. Un des enjeux de cette réflexion sera ainsi de définir, sans jamais le figer, l’espace propre de la poésie performée, de reconsidérer dès lors les différents vocables employés par les poètes pour la désigner : « poésie directe » (Jean- Jacques Lebel), « poésie action » (Bernard Heidsieck) ; « poésie en chair & en os » (Julien Blaine) ; « poésie d’action » (Robert Filliou, Serge Pey)...

Cette singularisation de la performance poétique s’appuie sur une histoire qui, certes, relève de l’histoire générale de la performance, mais qui suit aussi un cours qui lui est propre. Dans cette double perspective, l’étude des grands précurseurs, mouvements ou figures (futurisme, dadaïsme, ultra-lettrisme, poésie sonore...), s’impose. Depuis longtemps, les poètes oralisent leur poésie. Cette oralisation rompt avec la lecture silencieuse, solitaire, du poème. Les performances avant-gardistes sont historiquement déterminantes. Les bouleversements qu’elles apportent permettent de mieux appréhender aujourd’hui la notion de poésie performance. Mais on ne peut négliger dans son élucidation critique l’importance des transferts culturels, en particulier l’influence, à partir des années 1960, de la poésie américaine et de la pratique anglo-saxonne de la parole performée sur les poètes français.

Interroger, au-delà des cloisonnements disciplinaires, l’évolution des pratiques de la performance poétique, leur historicité, leurs formes (propres ou hybrides), leurs dispositifs (sonores, visuels, numériques), leurs contenus, leurs sens par rapport à la culture d’aujourd’hui : tel est l’objet de cette première journée d’études dont les attendus sont à la fois historiques, théoriques et critiques.

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