La victime et le rhapsode : vers une poétique de la suture. Sur Philippe Lançon et Erwan Larher Catastrophes, cataclysms, adaptation and survival

Intervenant : Catherine Brun

Programme : Écrire le 13 novembre, écrire les terrorismes

Skirvin Hilton
Oklahoma City

Les attentats des 7 janvier et 13 novembre 2015 ont fait naître bien des désirs d’écriture. Selon Maud Simonnot, de chez Gallimard, nombre des manuscrits actuellement adressés aux éditeurs « traitent des attentats. » La spécificité des auteurs abordés – Philippe Lançon pour Le Lambeau (Gallimard, 2018) et Erwan Larher pour Le Livre que je ne voulais pas écrire (Quidam éditeur, 2017) tient au contraire à ce qu’ils ne sont pas passés à l’acte d’écriture en réaction aux actions terroristes puisque, écrivains confirmés au moment des faits, ils y sont revenus, dans un mouvement d’autant plus vital que l’un et l’autre ont été personnellement atteints par les attentats. Philippe Lançon se trouvait dans les locaux de Charlie Hebdo ; Erwan Larher au Bataclan : tous deux en ont réchappé douloureusement meurtris. Comment une victime se fait-elle rhapsode ? Par quelles métamorphoses ? Quelles constructions ? Dans quelle mesure les fils de l’écriture peuvent-ils être renoués ? Quelles (re)configurations rendent concevable l’éventualité même d’un retour à l’écriture ? Et sous quelle(s) forme(s) ? En bref : de quelles discontinuités et de quelles continuités, de quels maintiens et de quelles fractures les récits rhapsodiques d’Erwan Lahrer et de Philippe Lançon témoignent-ils ? En quoi relèvent-ils de ce qui pourrait être regardé comme une poétique de la suture ?

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