Séminaire philosophie et littérature (CIPh-CREF&G/LF)

Séminaire de Danielle Cohen-Levinas et Antonia Birnbaum (Université Saint-Denis - Paris 8), organisé avec le Centre d’esthétique, musique et philosophie contemporaine de l’Université Paris 4 - Sorbonne (OMF) dans le cadre de sa formation doctorale et post-doctorale, en collaboration avec Mireille Calle-Gruber (CREF&G/LF, EAC4400 Ecritures de la modernité CNRS/Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)

ARCHIVE 2011-2012 :

« Lectures de l’idéalisme allemand : philosophie et littérature ».

Pourquoi vouloir aujourd’hui se tourner vers l’idéalisme allemand, et qui plus est pour lire des textes d’un corpus plutôt que pour thématiser une tradition ? L’exercice du commentaire, concernant des textes tant de fois traversés, dépassés ou déplacés, n’est-il pas redondant ?

Le recours à la lecture aspire justement à discerner des foyers de questions, de problèmes, de rapports qui ne sont pas identiques à ce qui peut être assemblé sous les noms d’œuvres (Hegel, Schelling, Fichte, Hölderlin) ou sous le nom d’une tradition unifiée. De par leur confrontation avec la spéculation, ces textes nous renvoient une nouvelle fois à une question irréductible de la pratique philosophique : comment la philosophie peut-elle ne pas être idéaliste ? Ou, pour le formuler de manière plus précise : en quoi la spéculation donne-t-elle des points d’appui à la rigueur de la pensée, en quoi pose-t-elle le problème de sortir d’une pensée demeurant en elle-même ?

Dans le fil de cette question, le séminaire – dans le prolongement de celui qui s’est tenu en 2010-2011 (voir infra) – travaille à « désunifier » l’idéalisme allemand selon certaines de ses lignes de force. Plusieurs foyers connus seront revisités, impliquant les conflits et l’irréconcilié, le rapport à la forme et notamment à la littérature, à la musique, aux arts visuels, la question de la décision. On a fait le choix de présenter ces foyers telles des séquences, plutôt que de les intégrer en une argumentation d’ensemble. Cela correspond au fait que nous ne cherchons pas à dégager une thèse sur l’idéalisme, mais plutôt à en explorer quelques trouées, à y discerner les lignes de force auxquelles donnent suite matérialisme, psychanalyse, romantisme, autour de la philosophie et de l’art, mais aussi de la littérature et de la poésie auxquelles nous accordons ici une importance fédératrice. Le séminaire se déroulera sur huit séances. Chacune sera organisée autour d’une lecture, les textes étant indiqués avant aux participants. Ils seront déterminés en accord avec les invités.

  • Mardi 18 octobre 2011  :
    Jacques Olivier Bégot : "L’Absolu tragique (Hegel - Hölderlin)"
  • Mardi 8 novembre 2011  :
    Katia Hay : "L’amour dans les Ages du monde" ;
    Danielle Cohen-Levinas : "Les amours du poète"
  • Mardi 22 novembre 2011 :
    Gisèle Berkman : "Maurice Blanchot, lecteur de l’idéalisme allemand"
  • Mardi 6 décembre 2011 :
    Mireille Calle-Gruber : "De la maladresse"
  • Mardi 13 décembre 2011 :
    Antonia Birnbaum, Julia Chris : "De la synthèse de la science à l’expérience du négatif : de Hegel à Adorno"
  • Mardi 10 janvier 2012  :
    Jérôme Lèbre : "L’âge d’or : qu’est-ce qu’une époque à l’époque de l’idéalisme allemand ?"
  • Mardi 24 janvier 2012  :
    Alexander Schnell : "Réflexions sur la philosophie fichtéenne tardive"
  • Mardi 31 janvier 2012  :
    Patrick Cerruti : "Les Veilles de Bonaventura sont-elles un livre de Schelling ?"

http://www.ciph.org/activites.php?rub=agenda&date=20111018

ARCHIVE 2010-2011 :

« La tâche de l’art et de la musique (Schelling, le tragique et nous) ».

Schelling intéresse la philosophie contemporaine pour la même raison qu’il a intéressé ses interlocuteurs romantiques : parce qu’il a accordé à l’art une dignité sans précédent au sein même de la philosophie systématique. N’a-t-il pas écrit que « là où est l’art, doit bien venir la science (la philosophie) » (wo die Kunst sei, soll die Wissenschaft erst hinzukommen) ? Sous un premier regard, il semblerait que cette théorie de l’art se résolve dans une conception harmonieuse. L’œuvre d’art tout à la fois anticipe la philosophie et clôt le système parce que l’œuvre est déjà l’accomplissement d’une identité absolue du fini et de l’infini dans l’extério- rité d’une apparence, tandis que la philosophie ne peut accéder à cette identité que selon l’ef- fort d’atteindre à l’illimité qui l’arrache à l’objectivité. Or un tel effort ne se réalise jamais autrement que dans un devenir.

L’ambition de ce séminaire est double. Retrouver, dans une lecture immanente de Schelling, la part de dissonance et d’hétérogénéité qui informe sa réflexion sur l’art et sur ses rapports avec la philosophie. Interroger cette hétérogénéité au regard des différentes trajectoires que cela peut ouvrir dans l’art d’aujourd’hui : le rapport de l’art à la vie (ou au non-art dans un lexique contemporain), la destitution du privilège du poème dans la loi du mélange (explora- tion de la peinture, de la musique, de ce qui ne relève plus d’aucun des beaux-arts). L’enjeu est de dégager d’une pensée formulée autour de 1800 toutes les coordonnées du moderne, y compris celles qui obligent à réinterroger les attendus de cette notion. On s’appuiera sur une polarisation qui va et vient entre des textes de cette période et les œuvres les plus récentes, et on s’arrêtera en particulier sur un idiome transversal à toutes les catégories de l’art et de la pensée : le tragique.

  • Mardi 12 octobre 2010 :
    Eberhard Gruber : "Qu’est-ce qui appelle au tragique ?"
  • Mardi 19 octobre 2010 :
    Katia Hay : "Le philosophe en tant que héros tragique : réflexions sur la nature de l’écriture de la philosophie chez Schelling"
  • Lundi 15 novembre 2010 :
    Emmanuel Cattin : "Schelling, folie, sérénité"
  • Lundi 29 novembre 2010 :
    Danielle Cohen-Levinas : "La musique est-elle par essence tragique ?"
  • Mardi 14 décembre 2010 :
    Jacques-Olivier Bégot : "Du sublime au tragique"
  • Mardi 4 janvier 2011 :
    Antonia Birnbaum : "« Erzählende Philosophie » de l’épique chez Schelling"
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