Lost Home" et la poétique de la douleur : peut-on encore écrire la mémoire de la Partition ? Communication dans un congrès

Anne Castaing

Anne Castaing, « Lost Home" et la poétique de la douleur : peut-on encore écrire la mémoire de la Partition ?  »

Résumé

Depuis une trentaine d’années, la littérature a amplement contribué à la réécriture d’une histoire sociale et populaire de la Partition, témoignant là d’un échec des historiens à raconter tant la violence de la Partition que le sentiment de perte et de désorientation qui l’accompagna (Pandey 2001). Alors que l’Inde s’apprête à célébrer le 70e anniversaire de son indépendance et, donc, du drame de la Partition, alors que les émotions sont moins vives et la quête de la mémoire moins intense, l’examen d’un “genre” presque épuisé par la critique a t-il encore un sens, et que peut-il révéler que les histoires n’ont pas dit ?Si elle ne révélera rien d’un point de vue historique, cette communication proposera d’examiner les méthodologies des histoires subalternes et leur recours au texte littéraire. Il interrogera la capacité de nouvelles approches, telles que celle des Affect Studies, à mettre en lumière des voix et des histoires subalternes de la Partition encore dans l’ombre. Au prisme de l’histoire des femmes dans la Partition, toujours marginal dans le champ des Partition Studies bien que mis en lumière par des travaux fondamentaux tels que The Other Side of Silence (1998) d’Urvashi Butalia, Borders and Boundaries (1998) de Ritu Menon et Kamla Bhasin, et Life and Words (2006) de Veena Das, je montrerai que le texte littéraire peut proposer des pistes d’interprétations nouvelles. Au regard des mémoires d’Anis Kidwai et du roman Pinjar d’Amrita Pritam, tous deux écrits avec émotion dans le “feu du fratricide” (Francisco 1996), cette communication montrera que le texte littéraire permet de se substituer aux lieux de mémoires manquants comme espaces dynamiques et d’écrire l’Histoire sans la sanctuariser.

Voir la notice complète sur HAL

Actualités