Séance annulée : Bernard Noël et Georges Bataille Les doctorants s’entretiennent avec les écrivains contemporains sur leurs oeuvres d’hier dans leur aujourd’hui

Organisateur : Jean-Michel Maulpoix

17 rue de la Sorbonne, salle Max Milner
17 rue de la Sorbonne, Salle Max Milner - Escalier C, 2ème étage gauche, 2ème porte gauche.

Bernard Noël naît le 19 novembre 1930, à Sainte-Geneviève-sur-Argence, dans l’Aveyron. Grand lecteur précoce, déjà marqué par Rimbaud, Faulkner et Lowry pendant ses études au lycée de Rodez, il part ensuite à Paris étudier dans une école de journalisme qui côtoie le collège de philosophie où il assiste à la dernière conférence de Georges Bataille. C’est à cette époque qu’il fait ses premières tentatives d’écritures romanesques et poétiques. Délaissant le journalisme, il se plonge dans les textes surréalistes et publie Extraits du corps aux éditions de Minuit en 1958. Particulièrement marqué par la guerre et la pratique de la torture lors de son service militaire en Algérie, et plus généralement par les événements qui ont marqué sa génération - explosion de la première bombe atomique, découverte des camps d’extermination, des crimes de Staline - il mettra une dizaine d’années avant de publier son deuxième recueil de poèmes, La Face de Silence, aux éditions Flammarion. Entretemps, comme de nombreux artistes, écrivains et intellectuels de son temps, il travaille pour l’agence de publicités du photographe Delpire, en rédigeant des notices d’encyclopédies avant de reprendre la collection Textes de la maison d’édition Hachette jusque là dirigée par Paul Otchakovsky Laurens et de se faire le passeur de nombreux écrivains français et étrangers comme Roger Laporte, René Belletto, Marc Cholodenko, Georges Perros. En 1969, il publie Le Château de Cène, un roman érotique qui lui vaudra un procès pour outrage aux bonnes moeurs et influencera ses écrits politiques ultérieurs.
À partir de 1971, Bernard Noël prend la décision de se consacrer entièrement à l’écriture afin que le vivre et l’écrire soient plus liés, en veillant toujours à ce que la biographie de l’auteur s’efface devant ses publications, devenues autonomes. Poète engagé, auteur du Dictionnaire de la Commune, il est notamment le créateur du concept de « sensure » dans son texte intitulé La Castration mentale : nos démocraties, plutôt que d’exercer la traditionnelle censure, vident les mots de leur sens afin de tromper les consciences sans troubler leur passivité. Les médias, la télévision, les discours politiques sont autant de vecteurs d’un capitalisme triomphant visant à réduire le temps de cerveau disponible à la pensée et à la création. La poésie serait le dernier refuge. Critique d’art, ayant consacré, entre autres, des essais à Matisse, Magritte, Olivier Debré, Zao Wou-Ki, Roman Opalka, André Masson, Jan Voss, Bernard Noel a également collaboré à un grand nombre de livres d’artistes avec des peintres et des photographes. Ses oeuvres, entre écrits érotiques, monologues, essais politiques, et réflexions sur les auteurs qui ont nourri son travail - Sade, Michaux, Blanchot, Mallarmé, Artaud, Bataille - sont regroupées depuis quelques années aux éditions POL.

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