Expériences sonores et intersubjectivité dans le spectacle vivant contemporain. L’inter[o]ralité, entre désir et pouvoirs Soutenance de thèse

Directeur(s) de thèse : Noémie Fargier,Marie-Madeleine Mervant-Roux,Peter Szendy

Sorbonne Nouvelle, Centre Censier
Salle Las Vergnas (sur la droite du bâtiment, 3e étage, salle 366)
13 rue de Santeuil, 75005 Paris

Doctorat « Expériences sonores et intersubjectivité dans le spectacle vivant contemporain. L’inter[o]ralité, entre désir et pouvoirs », sous la direction de Marie-Madeleine Mervant-Roux et de Peter Szendy.

Cette thèse propose une réflexion sur la relation entre scène et salle se tissant à travers l’écoute. Dépassant le modèle activité/passivité auquel pourrait être rattachée l’expérience sonore du spectateur, nous tenterons de cerner les contours de cette relation où l’un émet tandis que l’autre reçoit, mais aussi répond. Le pouvoir semble du côté de la scène, capable de forcer l’écoute du spectateur, d’écraser toute réaction, tandis que le désir serait l’enjeu même de cette relation asymétrique, et circulerait de part et d’autre.
Associant la notion d’auralité, qui englobe en un seul terme l’écoute et l’audition, à celle d’oralité, acte d’émettre une parole à l’intention d’un auditeur, la notion d’inter[o]ralité, fusionne les deux pôles, émission et réception, et les deux organes, bouche et oreille. Elle cherche à cerner la dimension intersubjective de la relation d’écoute liant la scène à la salle : si celle-ci prend modèle sur la situation d’énonciation, elle ne se réduit pas à l’écoute muette d’une parole ; elle est jeu d’adresse, intention d’attention.
Cette réflexion, mûrie au fil d’une expérience de spectatrice, nourrie de la mémoire, souvent fragmentaire, de spectacles, se fonde sur un corpus d’œuvres vues et entendues entre 2004 et 2017, créées par des artistes de la scène européenne tels que Joël Pommerat, Romeo Castellucci, Maguy Marin, Vincent Macaigne, Gisèle Vienne, Rimini Protokoll, dont le rapport au sonore est remarquable ou parlant du fait de la relation qu’il engendre avec le spectateur. Aussi cette réflexion invite-t-elle à une appréhension plus large de l’écoute : non seulement comme réception du sonore et de ce qu’il y a à entendre, mais comme réponse à une proposition émise à l’attention d’un autre, attention à cette attention elle-même, à laquelle ce dernier est libre, à tout moment, de se dérober.

Composition du jury

  • M. Christian BIET, professeur en études théâtrales, Université Paris Nanterre
  • Mme Bénédicte BOISSON, maîtresse de conférence en études théâtrales, Université Rennes 2
  • Mme Julia GROS de GASQUET, maîtresse de conférence HDR et HC en études théâtrales, Université Sorbonne Nouvelle
  • Mme Marie-Madeleine MERVANT-ROUX, directrice de recherche émérite, CNRS/THALIM
  • M. Peter SZENDY, professeur en littérature comparée et humanités, Brown University
  • Mme Frédérique TOUDOIRE-SURLAPIERRE, professeure en littérature comparée, Université de Haute Alsace – Mulhouse
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