Thoranin MEPIAN
Thèse : La représentation du mal dans les romans policiers français des années soixante-dix et quatre-vingt.
Depuis les années soixante-dix, surtout après les événements de mai 1968, le roman policier français subit un changement remarquable avec la naissance d’une nouvelle "école" connue plus tard sous l’appellation de néo-polar, ayant comme maître penseur Jean-Patrick Manchette. Manchette et ses collègues de la Série Noire introduisent de nouvelles images du "mal" qui court dans la société en plein développement industriel sous Pompidou et Giscard d’Estaing. A cause des confusions sociétales après le grand changement de 1968, le mal, autrefois reconnu à travers la description des mafias ou de la pègre, devient ambivalent. Dans leurs romans, les agents du gouvernement ont le droit d’utiliser des moyens douteux et détournés pour lutter contre le mal tandis que les agents du mal sont présentés avec davantage de sympathie en devenant parfois les victimes de la violence. Comparé aux romans policiers américains qui ont jusqu’alors une grande influence sur le roman policier français, celui-ci montre une considérable évolution vers une particularité qui ouvrira une nouvelle voie pour les romans policiers français contemporains : la voie de l’ambivalence du mal et du bien.