En 2002, René-Nicolas Ehni publie Algérie roman, une fiction habitée, trouée, creusée par un « événement cosmique » : l’assassinat de deux bergers, en Algérie, le 6 août 1958. Cette déflagration, cela fait près de quarante ans qu’elle lui revient, qu’il y revient, depuis La Gloire du vaurien (1963) et, plus indirectement, Que ferez-vous en novembre ? (1968). Il a fallu déblayer les « tonnes de chichis » sous lesquelles « cette troublante avanie » avait d’abord été enfouie, traverser ce qui, de la Libération à la pacification, revenait, pour parvenir à « se la raconter ». On examinera les modalités de ce détour – retard et retour – pour approcher ce qui impulse le « roman : « cela même dont on ne peut parler ».
« Algérie roman : ‘‘rejeux’’ et ‘‘inguérissable’’ » Chapitre d’ouvrage - 2013
Catherine Brun, « « Algérie roman : ‘‘rejeux’’ et ‘‘inguérissable’’ »
», in Marc Dambre (ed.), Mémoires occupées. Fictions françaises et seconde guerre mondiale, 2013, pp. 223-231. ISBN 978-2-87854-610-1. 〈http://psn.univ-paris3.fr/ouvrage/memoires-occupees-fictions-francaises-et-seconde-guerre-mondiale#〉
Résumé