En 1994, Jean-Claude Bélégou part vers le Grand-Nord ; des clichés qu’il rapporte, il fait un album intitulé Erres 1. Cet ouvrage s’inscrit dans une tradition, celle du « Voyage Photographique », tout en la renouvelant profondément. Le projet se situe à contre-courant de bien des expériences antérieures, qui se déroulèrent en d’autres contrées (Grand Tour, traversée des Etats-Unis…) A ce changement de cap géographique s’associe une démarche originale : l’attention ne se focalise pas sur les territoires parcourus ; privilège est donné à la dérive intérieure ; les matières minérales et les textures végétales font écho aux autoportraits sombres et confus. Cette dialectique dépouillée renvoie à l’expérience d’une confrontation intime avec la nature, qui n’est pas sans renouer avec un certain « romantisme ». La traversée des espaces du dehors coïncide avec une exploration de l’espace du dedans.
DERIVE INTERIEURE (A PROPOS D’UN RECUEIL DE PHOTOGRAPHIES DE VOYAGE DE JEAN- CLAUDE BELEGOU, 1994) Chapitre d’ouvrage - 2002
Danièle Méaux, « DERIVE INTERIEURE (A PROPOS D’UN RECUEIL DE PHOTOGRAPHIES DE VOYAGE DE JEAN- CLAUDE BELEGOU, 1994)
», in Seuils & traverses : Enjeux de l’écriture du voyage, 2002
Résumé