Dans une note à l’édition du Voyage en Orient (1851) de Nerval parue dans la Bibliothèque de la Pléiade (une note commentant un passage où le narrateur se dit " navré " à la vue d’une femme pleurant sur le marché aux esclaves du Caire), Claude Pichois parle de la " juste réaction de Nerval devant la femme-objet ". Certes, le narrateur nervalien fait ici preuve d’empathie face à une personne en situation de victime. Mais est-ce toujours le cas dans les pages consacrées aux esclaves vendues dans la capitale égyptienne ? Je voudrais montrer que ce jugement ne prend pas en compte la pluralité des discours (associés aux différentes couleurs des esclaves) qui s’entrecroisent dans cet épisode. D’où la nécessité, si l’on veut comprendre les enjeux épistémologiques à l’œuvre dans le Voyage en Orient, de tenter de reconstituer les présupposés idéologiques et le savoir anthropologique véhiculés dans ce récit.
La couleur des esclaves dans le "Voyage en Orient" de Nerval Chapitre d’ouvrage - 2009
Sarga Moussa, « La couleur des esclaves dans le "Voyage en Orient" de Nerval
», in La Perspective interdisciplinaire des études françaises et francophones, 2009, pp. 213-221
Résumé