Les Coptes sont le chrétiens d’Égypte, très majoritairement de rite orthodoxe. Ils ont leur propre pape et constituent une minorité importante de la population (environ 10 %). Sur le plan dogmatique, ce sont des monophysites (croyance à l’idée d’une seule nature du Christ, dans laquelle la divinité aurait comme absorbé son humanité). Depuis le Concile de Chalcédoine (451), les Coptes sont donc considérés comme des " schismatiques " du point de vue de la doctrine catholique. Cette spécificité explique en partie le préjugé ancien et tenace à leur égard, qu’on trouve depuis les récits de pèlerinage médiévaux jusqu’aux récits de voyage en Orient au XIXe siècle. Même le dominicain Vansleb, qui passe pour le premier historien des Coptes, à la fin du XVIIe siècle, entérine un certain nombre de stéréotypes (il leur reproche notamment l’ignorance de leur langue d’origine), qui contribuent à véhiculer une imagerie très largement dépréciative. Alors même qu’ils seraient les lointains descendants des Pharaons, les Coptes auraient perdu tous les attributs de cette gloire passée. C’est donc une espèce d’amnésie historique qu’on leur reproche, à quoi s’ajoute la critique, que le XVIIIe siècle perpétuera, de leur supposé asservissement au " despotisme " du pouvoir turco-mamelouk. Les Coptes, chrétiens minoritaires en terre d’islam, seraient ainsi devenus des " esclaves ", avec toute l’infamie qui pouvait être associée à ce mot.
La représentation des Coptes dans les récits de voyage en Égypte au XIXe siècle Chapitre d’ouvrage - 2013
Sarga Moussa, « La représentation des Coptes dans les récits de voyage en Égypte au XIXe siècle
», in Les frontières de la tolérance, 2013, pp. 121-137
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