Le récit enchâssé, ou la mise en relief narrative au 19e siècle [The embedded story, or narrative relief in the 19th century] Thèse - Décembre 2015

Jérémy Naïm

Jérémy Naïm, « Le récit enchâssé, ou la mise en relief narrative au 19e siècle [The embedded story, or narrative relief in the 19th century]  », Littératures. Sorbonne Nouvelle - Paris 3, 2015. Français. ⟨NNT : ⟩2015

Le récit enchâssé émerge comme concept au début du 20e siècle, à la faveur des travaux formalistes sur le recueil de nouvelles. Il ne se développe véritablement que dans les années soixante, sous la plume de Todorov et de Genette. Mais alors, il est moins étudié qu’effleuré. Aucune définition consensuelle ne se dégage chez les narratologues. On prête au dispositif une origine millénaire, sans bien expliquer la persistance intacte d’un procédé d’écriture depuis l’Inde ancienne. Le récit enchâssé a été davantage un mythe critique qu’un objet d’étude. Cette thèse se propose de reprendre la conceptualisation là où elle s’est arrêtée : à l’intuition que certains textes contiennent des récits en surplus. Par des décrochages typographiques, par un changement d’énonciateur, par une variation temporelle, par une série de marquages spécifiques, un récit peut être mis en relief dans l’espace textuel. L’enchâssement, alors, ne serait que le fait de cette mise en relief, qu’elle s’effectue ou non dans un texte littéraire, qu’elle porte ou non sur un texte narratif. Y a-t-il légitimité, dès lors, à parler d’un « récit enchâssé » ? A-t-il existé dans l’histoire une technique homogène de mise en relief d’un récit ? En posant cette question sur les récits courts du 19e siècle (1800-1890), cette thèse s’efforce également d’expliquer l’apparition de la notion. Car c’est au 19e siècle que, pour la première fois, le recueil de nouvelles est comparé à une fiction indépendante, en l’occurrence, une nouvelle. Analyser ce rapprochement permet de découvrir comment a été préparée la possibilité de penser le « récit enchâssé ».

The embedded narrative emerged as a concept at the beginning of the 20th century, thanks to formalist work on the collection of short stories. It only really developed in the sixties, under the pens of Todorov and Genette. But then, it is less studied than touched upon. No consensual definition emerges among narratologists. The device is attributed a thousand-year-old origin, without properly explaining the intact persistence of a writing process since ancient India. The embedded narrative has been more of a critical myth than an object of study.

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