Maxime Du Camp (1822-1894) est resté célèbre en tant qu’écrivain voyageur. On se souvient notamment de son second voyage en Orient, accompli en compagnie de Gustave Flaubert. À son retour en France, il publie un récit et un album illustré par de nombreux calotypes . En revanche, son projet d’hygiénisation des mœurs, mais aussi de la littérature, demeure méconnu. Dès 1855 pourtant, en publiant Les Chants modernes , Du Camp a choisi de s’éloigner aussi bien de l’esthétique romantique mourante, que de l’Art pour l’Art et du réalisme, afin de se consacrer exclusivement à une littérature « humanitaire » héritière des idéaux saint-simoniens. En ce sens, il rédigera plusieurs ouvrages d’histoire contemporaine, des études sociales, des romans, des contes et nouvelles, des portraits plus ou moins exhaustifs de ses pairs. De fait, cet écrivain polygraphe a traqué tout ce qui, selon lui, dans la littérature et la société de son temps, nuisait au perfectionnement moral de l’homme, prônant a contrario tout ce qui était censé y contribuer. À ce titre, sa démarche revêt un caractère thérapeutique, difficilement compatible avec le culte ambiant du style, mais parfaitement conforme à l’action préventive, pédagogique que mène, à l’époque, le corps médical . En somme, Du Camp a revendiqué une éthique visant la bonne santé des hommes et de la littérature – au prix parfois de l’esthétique.
Maxime Du Camp, ou le projet d’une nouvelle éthique littéraire au XIXe siècle Chapitre d’ouvrage - Juillet 2023
Catherine Menager
Catherine MénagerCatherine Menager, « Maxime Du Camp, ou le projet d’une nouvelle éthique littéraire au XIXe siècle
», in Actes du premier colloque international du réseau des départements de français de l’Université d’Ain Shams (Le Caire-Égypte) 2-3 mai 2023 "Éthique, poétique, esthétique dans les littératures française et francophone", 2023. ISBN 9798853505551
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