Genre : Littératures, Arts, Médias - 2018-2019

Organisateurs : Thibaut Casagrande, Fanny Lignon

De plus en plus de travaux conduits au sein de THALIM s’inscrivent, de près ou de loin, dans une approche genrée des arts et des littératures. Cependant, force est de constater leur éclatement au sein de l’unité, ce qui a pour conséquence de nuire à leur visibilité tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des équipes qui composent notre laboratoire.

L’atelier transversal GLAM se propose de pallier ce problème, d’ordre tout à la fois scientifique et structurel. Il se donne trois missions : regrouper des travaux actuellement épars ; permettre l’émergence et la réalisation de projets innovants, collectifs comme individuels ; valoriser ces recherches à l’intérieur de l’unité et intensifier leur rayonnement dans le champ académique.

Le GLAM a vocation à accueillir, de façon ponctuelle ou sur un plus long terme, l’ensemble des travaux menés dans le triple champ de la littérature, des arts et des médias par les chercheurs et enseignants-chercheurs de THALIM, quelle que soit l’approche « genre » dans laquelle ils s’inscrivent. Il permet le financement partiel des événements et publications afférentes.

Les travaux en cours sont présentés dans le cadre d’un séminaire bimestriel qui permet notamment de confronter avec profit et de façon pédagogique la pluralité des approches genre, dans des perspectives esthétiques, anthropologiques ou historiques.

Séances du séminaire

Séance(s) passée(s)

  • De l’engagement littéraire féministe par temps de mondialisation (Chloé Chaudet)
  • Sembene Ousmane et les espaces intimes de la polygamie (Xavier Garnier)
  • La cabotine et l’idole, la diariste et la femme de lettres : réminiscence et multiplicité du moi dans Le Grand Art d’Alexandra David-Neel (Samuel Thévoz)
  • Le théâtre d’Alexandra Badea - Zone de révolte prioritaire (Mirella Patureau)
  • Récit du féminin dans l’œuvre de Renée Vivien : réappropriation, recomposition, subversion (Camille Islert)

    L’œuvre romanesque et poétique de Renée Vivien est caractérisée par une volonté d’exclusion radicale du masculin. Ce discrédit est indissociable du projet de fonder une poétique intégralement féminine, libérée du regard de l’homme. Pour opérer une telle révolution et questionner la fixité des représentations du féminin, Renée Vivien cherche à supprimer les couches d’interprétations qui ont concouru à cet enfermement pour revenir à l’originel. Il s’agit de redessiner une mémoire mythique, par la réappropriation de figures antiques ou bibliques, mais aussi une mémoire historique en donnant sa voix à celles qui sont traditionnellement cantonnées au silence. Vivien tente enfin de convoquer une mémoire littéraire, par la recomposition du texte féminin, et notamment du fragment saphique. Cet ambitieux projet se heurte à l’emprise fondamentale du texte masculin au début du XXe siècle. Loin de trouver l’apaisement sororal, le sujet poétique de Vivien se trouve perpétuellement, et de manière croissante, déchiré entre un désir d’absolu féminin, et une impossible « déprise » (Barthes) du discours dominant. La quête de l’idéal saphique se mue bien souvent en perte de soi. Les dernières parutions de Renée Vivien sont marquées par les thèmes de l’échec poétique, de l’isolement, voire du délire. Nous discuterons de ces tensions au cœur de l’œuvre, et verrons plus largement comment le cas de Renée Vivien est emblématique des questionnements existentiels auxquels sont confrontées poétesses et romancières au tournant du XXe siècle.

    Université Paris 3 - Centre Censier - Salle 441
    13 rue de Santeuil, 75005 Paris

  • L’irrationnel chez trois auteures contemporaines : Castillon, Martinez, NDiaye (Sophie Guignard)
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