Littérature-cinéma.

Programme 2014-2015

Séminaire organisé par Jacqueline Nacache (Université Paris Diderot/CERILAC) et Régis Salado (Université Paris Diderot/CERILAC)

Le projet de ce séminaire est né d’abord d’une situation amicale, celle de l’UFR Lettres, Arts, Cinéma de Paris-Diderot, où enseignants-chercheurs de lettres et de cinéma partagent au quotidien leurs expériences pédagogiques et de recherche. Il vient ensuite de la certitude que le couple littérature-cinéma, loin d’être désuet, est plus actif que jamais. Certes bien des étapes sont révolues, dont certaines utopies qui furent utiles en leur temps. Le « roman cinématographique » a vécu, la caméra n’est jamais devenue le stylo dont rêvait Alexandre Astruc, la narratologie filmique n’est plus dépendante de son aînée en littérature, et les assauts de Truffaut n’ont pas terrassé l’hydre de l’adaptation. Du moins littérature et cinéma ont-ils cessé d’être des frères ennemis. Le transfert de l’écriture littéraire à l’écran, comme pratique à la fois économique, esthétique et culturelle, constitue toujours l’un des souffles puissants du cinéma. Les livres habitent les films, les inspirent, et les films les inspirent en retour. Les catégories critiques voyagent librement d’un champ à l’autre. En somme, littérature et cinéma ne demandent plus à être confrontés, mais saisis dans l’espace fertile de leur rencontre. L’enjeu de notre recherche est d’explorer cet espace toujours renouvelé, dans son présent comme dans son histoire, sans exclusion de méthode, de regard ou d’objet.

Séances du séminaire

Séance(s) passée(s)

  • Selznick et le mythe de l’adaptation fidèle

    Jean-Loup Bourget (Ecole normale supérieure)
    Selznick et le mythe de l’adaptation fidèle

    Producteur indépendant connu pour les innombrables « mémos » dont il bombardait ses collaborateurs et pour sa présence fréquente sur les tournages, source de conflits avec les réalisateurs, David O. Selznick est une figure clé du classicisme hollywoodien. Champion d’une politique de prestige, il a fait venir à Hollywood Lang et Hitchcock, Vivien Leigh, Ingrid Bergman et Alida Valli. Ses productions les plus célèbres (Autant en emporte le vent, Rebecca) le montrent animé d’un souci de fidélité au roman-source, à la fois pour ne pas décontenancer ou décevoir le lectorat de best-sellers et pour des raisons esthétiques. Cette fidélité affichée ne résiste pas à l’analyse, comme l’attestent divers contre-exemples (notamment ceux du Troisième Homme et de Duel au soleil), dont on s’efforcera de mettre au jour les motivations.

    Jean-Loup Bourget est professeur émérite à l’Ecole normale supérieure. Parmi ses nombreuses publications sur le cinéma hollywoodien : Hollywood, la norme et la marge (1998), Hollywood, un rêve européen (2006), Le classicisme hollywoodien (collectif, co-dir J. Nacache, 2009), Fritz Lang, Ladykiller (2009) Cecil B. DeMille. Le gladiateur de Dieu (2013).

    Université Paris Diderot-Paris7 - Grands Moulins, salle Pierre Albouy 6e étage
    5 rue Thomas Mann
    75205 Paris cedex 13

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