Les récits chantés du Kumaon comprennent des récits guerriers/amoureux de héros profanes (dont j’ai traité l’année dernière) et des récits de divinités, dont je parle ici. Ces derniers sont exécutés au cours de cérémonies appelées jâgar, « veillées », dont le maître de cérémonie, jâgariyâ, est un barde généralement intouchable ; ils comprennent deux sous-classes. La première regroupe des récits édifiants, bhârat, narrés à la troisième personne et tirés de classiques pan-indiens comme les épopées ou la geste des yogis Kân-phatâ. La seconde comprend des récits appelés aussi jâgar : le barde s’adresse à des divinités locales à la seconde personne, leur raconte leur propre histoire et les contraint à s’incarner dans des médiums et à s’exprimer par leurs gestes et leurs paroles. J’insisterai sur cette seconde sous-classe, particulièrement sur l’histoire du dieu justicier Goril, citant notamment les travaux de Brendan Quayle (Londres), John Leavitt (Montréal) et Aditya Malik (Heidelberg/Nalanda).
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