Machine Vision, Machine Hearing. Surveillance, simulation, spéculation

Organisateurs : Ada Ackerman, Alice Leroy (Paris-Est-Marne-La Vallée) ; Antonio Somaini (Paris-3)

Poursuivant les interrogations du cycle « Machine Vision : images, pouvoir, algorithmes » (2018-2019), ce nouveau cycle de débats-projections entend explorer la nouvelle génération de contenus (images et sons) élaborés au croisement entre agentivités humaines et machiniques. On s’attardera sur les nouveaux phénomènes permis par ces évolutions techniques tels que la simulation d’images, de voix, et sur leurs effets politiques, sociaux, épistémologiques — la question des deepfake, d’une brûlante actualité, fera à cet égard l’objet d’une attention toute particulière, nécessitant d’investiguer à nouveaux frais la foi, la croyance en l’image. Comment, par ailleurs, ces nouvelles productions visuelles et auditives sont-elles mises au service de régimes de récits tels que la prédiction, la spéculation (économique, politique, sociale) et contribuent, en tant que telles, à façonner le futur ou du moins sa vision ? En quoi mettent-elles en crise, en quoi relancent-elles nos modèles d’appréhension et de simulation de l’avenir, avec tout le potentiel de fiction qui en découle ? Ces questions sont indissociables et conditionnées par les applications, au présent, de ces technologies, notamment dans le champ de la surveillance, où elles connaissent des développements considérables récents, que l’on examinera également.

Chaque séance s’articulera autour de projections et d’interventions d’artistes, photographes et cinéastes, de théoriciens de l’art, du cinéma, des médias et de la culture visuelle et sonore.
Les séances ont lieu au BAL, de 20h à 22h.

Séances du séminaire

Séance(s) passée(s)

  • "Objets sonores : machination, simulation, domination"

    Assistants vocaux, trucages, deepfakes, clonages sonores, etc... À l’instar de l’image, le son connaît aujourd’hui une floraison de nouveaux usages engendrés par le développement de l’intelligence artificielle au sein des technologies de synthèse vocale.
    Quels possibles induit cette capacité à simuler et imiter de manière confondante la voix humaine ? Quelles nouvelles relations se nouent entre humains et machines ?

    Après avoir dressé un état des lieux des avancées technologiques en la matière, et exploré quelques-unes des applications dans le domaine créatif et artistique à travers, notamment les réalisations de l’IRCAM, les invités aborderont les dérives potentielles de ces nouvelles voix de synthèse et la manière dont sont employées, aujourd’hui et de façon croissante, les technologies sonores comme instruments de domination, d’exclusion, voire d’armes acoustiques.

    Avec Nicolas Obin et Juliette Volcler

    Maître de conférences à la Faculté des Sciences de Sorbonne Université, Nicolas OBIN est chercheur dans l’équipe Analyse et Synthèse des Sons à l’Ircam (STMS - Ircam/CNRS/Sorbonne Université) depuis 2013. Son domaine de recherche principal est la modélisation générative de l’expressivité de la voix parlée et chantée.
    Il a notamment collaboré avec les artistes Georges Aperghis, Pascal Dusapin, Frédéric Schoendoerffer, Roman Polanski, Philippe Parreno, Eric Rohmer, et contribué à reconstituer la voix numérique de personnalités, à l’exemple de celle de l’actrice Marilyn Monroe pour le film Marilyn de l’artiste Philippe Parreno (2012).

    Juliette Volcler est chercheuse indépendante, autrice et critique sonore. Elle a publié deux ouvrages : Le son comme arme. Les usages policiers et militaires du son (2011) et Contrôle. Comment s’inventa l’art de la manipulation sonore (2017) aux éditions de La Découverte.

    Le BAL
    8 impasse de la Défense
    75018 Paris

  • Paysages de l’Intelligence Artifcielle
  • De l’âme artificielle à l’intelligence artificielle
  • Thinking Machines
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