Histoire et théorie de la modernité esthétique
L’un des axes transversaux majeurs du laboratoire est l’étude de l’articulation fructueuse entre théorie esthétique et histoire des arts et de la littérature, sur cette période privilégiée qu’est la modernité. La modernité qui nous intéresse est la modernité artistique qui nous a été léguée par le romantisme et s’est reformulée dans les avant-gardes du début du XXe siècle. Elle s’est accompagnée du développement d’une réflexion esthétique autonome, amorcée au milieu du XVIIIe siècle et développée tout au long du XIXe. Cette modernité artistique s’est inscrite dans une dynamique féconde de réflexivité, en particulier à partir de l’écriture de sa propre histoire, et ce jusqu’à s’interroger sur son propre dépassement. Nous l’abordons d’une part par des travaux historiographiques (la première question ici étant celle de la « construction » des archives) s’appuyant sur une pluralité d’approches (micro-histoire, anthropologie historique, histoire sociale, histoire des institutions et des techniques, études culturelles et « subalternes », histoire croisée ou connectée) ; d’autre part, dans des travaux qui mettent en évidence les liens intimes entre l’historicité des productions artistiques et littéraires, l’esthétique et la philosophie de l’art. Enfin, à partir de l’étude des trajectoires « alternatives » de la modernité esthétique hors de l’Occident, nous repensons et pluralisons la notion même de modernité, et son histoire. Nous prenons aussi en compte la manière dont les productions artistiques et poétiques induisent des modifications sur la manière de penser, et de concevoir la pensée.