Justine LESCROART

Thèse : Albert Cohen et la philosophie

Le vingtième siècle semble appeler la réflexion sur l’humanité et le dialogue entre philosophie et littérature, s’il n’est ni nouveau ni original, s’impose à beaucoup de penseurs. Albert Cohen ne s’occupe jamais d’écrire de la philosophie. D’ailleurs, il n’y connaît sans doute presque rien. Il ridiculise souvent la métaphysique et dénonce sa vacuité et son égocentrisme.

Pourtant, nous ne pouvons nous empêcher de voir dans son œuvre littéraire certains thèmes que la philosophie a traités, dans son siècle. C’est cette distance entre lui et la philosophie, que Cohen tente perpétuellement de rendre effective et qui pourtant parfois s’annule, que nous voulons montrer. Cette façon qu’il a de dénoncer la pensée occidentale, tout en lui empruntant quelques idées. Cohen, à travers son œuvre, dialogue avec la philosophie et l’histoire des idées (on retrouve, au détour de son écriture, une discussion avec la tradition antisémite, le nazisme, la psychanalyse, le judaïsme, le christianisme…).

Nous nous attacherons à comprendre dans quelle mesure nous pouvons parler d’un lien entre l’œuvre de Cohen, purement littéraire, et la philosophie en tant que système. Comment le dialogue entre concepts (c’est-à-dire utilisation du logos dans le but de définir le plus exactement possible la réalité et de rechercher, de manière scientifique, la vérité) et écriture littéraire (c’est-à-dire travail et remise en cause du langage et de la vérité, de la réalité) est-il possible ?


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