Cultures de l’imprimé postcoloniales et Archives : Pratiques et Terrains, Méthodes et Enjeux Journée d’étude

Organisateur : Laetitia Zecchini

Programme : International Research Network on Postcolonial Print Cultures

ENS, 45 rue d’Ulm, Salle Dussane

Cette première journée d’étude de l’International Research Network on Postcolonial Print Cultures (IRNPPC) a pour vocation de rassembler principalement chercheuses et chercheurs des deux unités CNRS (THALIM et ITEM) impliquées dans l’IRN, et de poser les fondements des échanges à venir. Nous aimerions en premier lieu faire un état des lieux – provisoire, exploratoire – des archives sur lesquelles nous travaillons ; des questions que celles-ci nous posent ; des méthodes que nous utilisons. Si de plus en plus de travaux existent sur ces cultures de l’imprimé en contexte postcolonial, ces recherches sont souvent fragmentées entre contextes, langues, méthodes/approches, et même traditions académiques (fragmentation que recoupe en partie le partage entre traditions scientifiques anglophones et francophones ; entre travaux sur l’Asie du sud et travaux sur l’Afrique). Le caractère souvent éphémère, hybride et inter-médial de ces « cultures de l’imprimé » – terme plus fluide et pluriel que « textes » ou « littérature » qui rend compte des conditions d’émergence et de production des littératures dites « des Suds », puisque les genres, formes et média auxquels nous nous intéressons en priorité sont des revues, périodiques, pamphlets, brouillons, manuels, productions radiophoniques et télévisuelles, etc. au statut souvent incertain et labile – renforce par ailleurs cette complexité. Cette journée d’étude entend donc confronter différents contextes (Asie du sud, Afrique de l’Ouest, Polynésie, Maghreb, etc.) et différentes approches (génétique, historique, poétique, etc.) sur des archives elles-mêmes plurielles, notamment en termes de genre (archives écrites, orales, radiophoniques, visuelles, etc.), ou de statut (institutionnelles, privées, informelles, etc.).

Si nous postulons la spécificité de ces archives postcoloniales, nous souhaiterions surtout faire émerger des questionnements communs portant par exemple sur l’accès matériel à ces archives ; la multiplicité, la différence (ou la convergence) des pratiques archivistiques dans différents contextes, et la fonction qui leur est attribuée ; les généalogies coloniales de certaines pratiques de patrimonialisation/conservation (et les hiérarchisations induites) ; leur décolonisation possible ; les enjeux scientifiques, politiques, et même éthiques du « digital turn » ; les difficultés, les défis (en termes d’accès ou de dispersion, en termes de vulnérabilité, en terme d’absence de soutien institutionnel, etc.) ; les implications heuristiques ou épistémologiques de ces archives qui peuvent permettre de repenser (pluraliser et décentrer) les notions mêmes de genre, les frontières du champ littéraire, et certains champs disciplinaires institués (comme « la littérature mondiale », « la littérature postcoloniale », « philosophie », etc.) ; le statut et le positionnement du chercheur (chercheur-collectionneur-archiviste ?), et son rôle dans le passage de l’archive au corpus…

Cet atelier d’une journée et demi comportera une table-ronde de 2 heures, un « retour d’expérience » sur des projets ou chantiers collectifs (notamment celui de Benedetta Zaccarello sur son cycle de conférences « What is an Archive in India and Europe », dans le cadre de son IRN ‘Archives of International Theory’, et Claire Riffard sur les archives Senghor et sur le projet CARTOMAC) ; et une série de présentations sur certaines études de cas et terrains particuliers.

Programme ici :
https://irn-postcolonial-print-cultures.org/index.php/2023/05/30/atelier-irnppc-27-28-juin-2023/

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