Ecritures migrantes du genre (II) : Mettre en oeuvre les croisées de la littérature avec les arts visuels et les arts du spectacle Journée d’étude

Organisateurs : Mireille Calle-Gruber, Xavier Garnier, Christine Lorre, Myriam Suchet, Sarah-Anaïs Crevier Goulet

Programme : Champ d’étude en études féminines et de genres/ Littératures francophones (CREFEG/LF)

Maison de la Recherche, salle 224
4 rue des Irlandais, 75005 Paris

« Ecritures migrantes » est un concept qui est né au Québec dans les années 1980, où il a fait l’objet d’analyses théoriques dans le domaine des lettres et des arts. Se sont ainsi constitués peu à peu un champ épistémologique singulier, des outils méthodologiques et un corpus diversifié des écritures migrantes.
Cet espace de recherche, transversal et pluridisciplinaire (tant historiographique, sociolinguistique et théologique que littéraire, artistique et philosophique), offre la possibilité de reconsidérer à nouveaux frais la question du genre et des différences sexuelles dans des contextes multiculturels et au regard des transferts de formes et d’imaginaires. Plus profondément, il s’agit d’arracher la notion de genre à l’uniformisation de la pensée et à son institutionnalisation.
En janvier et février 2014, la problématique a constitué un axe transversal de recherche THALIM. Deux journées d’étude au titre de « Ecritures migrantes du genre (I) » ont entamé une démarche comparative croisant les théories et les formes littéraires (http://www.arias.cnrs.fr/colloques/journees_Ecritures_migrantes_du_genre_2014.pdf).
Des analyses précises ont fait apparaître de nouveaux paradigmes et des déclinaisons langagières complexifiant la conceptualisation. Quand l’histoire et le politique sont saisis par la fiction, il y va de la déconstruction des appartenances (« désappartenir et dénaître ») et d’une écriture idiomatique dans les « langues du dépanneur » (Régine Robin). Sont à l’œuvre des poétiques de la désinstallation avec lesquelles riment « exulance, survivance, migrance ». Cependant que dans les espaces culturels intervallaires s’esquissent les potentialités de « co-vivances » inédites (Maria Zambrano).
Au regard de ces chemins ouverts, un second volet « Ecritures migrantes du genre (II) » s’impose à présent, qui puisse confronter ces processus de déstabilisation à la scène des représentations genrées, et considérer l’hybridation des genres littéraires et artistiques à l’oeuvre. Cinéma, photographie, gravure, installation, performance et mise en espace théâtrale sont ainsi explorés dans leur interaction avec les textes littéraires et les interventions de leurs auteurs. Mettre en oeuvre les croisées de la littérature avec les arts visuels et les arts du spectacle n’ira pas sans interroger les gestes de la traduction à tous les effets, c’est-à-dire la scène que fait la traduction lorsqu’elle touche à l’ « intraduire ».
Le collectif Ruby-Théâtre présentera sa performance Rise-Up ! Femmes de la Beat Generation à l’Espace des femmes/ Antoinette Fouque (35 rue Jacob, Paris 6ème), jeudi 9 avril à 19h.

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