Fakirs et fakirismes français : imaginaires, mystifications, spectacles (1880-1930) Journée d’étude

Organisateurs : Fleur Hopkins-Loféron, Bertrand Tillier

INHA (Salle Jullian)
2 rue Vivienne
75002 Paris

Cette journée d’étude est consacrée à la figure méconnue du fakir
et à sa diffusion sociale à travers la culture médiatique et les arts du spectacle français, au tournant des XIX et XX siècles. En s’appuyant sur les notions d’imaginaire et de transfert culturel, et sans en mésestimer la part de culture matérielle, elle s’attachera à étudier la diffusion du fakirisme dans le Paris des années 1880 et jusque dans l’entre-deux-guerres (métissage, acculturation, dilution, appropriation, hybridation). Elle tentera d’identifier les conditions d’émergence qui ont été favorables à cet imaginaire (récits de voyage, orientalisme, clichés anthropologiques), puisque le fakirisme s’est épanoui dans les arts du spectacle et plus particulièrement au music-hall, avec des représentations populaires, partagées entre dolorisme, prestidigitation, sciences et magie. Plusieurs figures médiatiques se détachent, comme Tahra-Bey, Koringa ou le Fakir Birman, mais il en est une foule d’autres, peut-être moins connues mais tout aussi actives. Omniprésents dans la presse (courrier des lecteurs, horoscopes, ventes de talismans, opuscules) et dans la culture visuelle (affiches, publicités, photographies), les fakirs « à la française » permettent d’interroger les catégories de mythification, d’illusion et de mystification, puisqu’ils ne sont ni magiciens, ni mystiques hindous. Ainsi le fakir participe-t-il à une culture médiatique foisonnante (romans populaires, romans hindous et romans merveilleux-scientifiques, cinématographie). Enfin, le fakirisme, comme phénomène de société, encourage une lecture croisée avec le mouvement de démystification spirite américain. De la même manière, Paul Heuzé, le professeur Dicksonn et d’autres dénoncent la fumisterie des prétendus prodiges fakiriques lors de mises en scène spectaculaires, entre théâtre de la preuve, mise au pilori et spectacle divertissant.

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