Le trouble dans la littérature narrative des XXe et XXIe siècles Journée d’étude

Organisateurs : Alice Laumier, Bahia Dalens

Maison de la Recherche
4, rue des irlandais, 75005 Paris

En 1992, Guy Scarpetta entreprenait de dresser le portrait d’un « art du trouble », dont il repérait la présence en littérature depuis une vingtaine d’années, et appelait à son plein déploiement. Le trouble était alors décrit par le critique comme ce qui « introduit dans le champ de l’art (et de sa perception) un coefficient d’impureté ou de déstabilisation, ce qui triche avec les codes, ce qui perturbe les orthodoxies, ce qui fissure les conformismes […], ce qui ne vise pas la destruction mais l’ambiguïté, le malaise, le vertige ». Cet art du trouble « méconnaît les frontières, brouille les classifications, perturbe les découpages établis ». Il tend « à explorer des zônes [sic] hybrides, ambiguës, [...] en somme à déséquilibrer tout ce qu’il touche (les sujets, leur image, leur intégrité, mais aussi les représentations, les conceptions du monde, les consensus collectifs). »

Tout à la fois regard diagnostic jeté sur une époque et manifeste resté sans suite, l’article de Guy Scarpetta définit ainsi une « esthétique » du trouble dont nous souhaitons aujourd’hui reprendre l’analyse. En déplaçant, en amont comme en aval, les bornes temporelles qu’il proposait, il s’agira, lors de cette journée d’étude, de définir les formes, les enjeux et les effets d’un « art du trouble » dans la littérature française des XXe et XXIe siècles. Les communications qui s’y tiendront s’intéresseront à la représentation des expériences du trouble comme à celui ressenti par le lecteur, aux poétiques du trouble comme aux hybridité et ambiguïté génériques. La journée s’achèvera sur une discussion collective.

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