Le trouble dans la littérature narrative des XXe et XXIe siècles (CFP jeunes chercheurs) Journée d’étude

Organisateurs : Bahia Dalens, Alice Laumier

Maison de la recherche de la Sorbonne Nouvelle - Salle Claude Simon
4 rue des Irlandais 75005 Paris

Le trouble dans la littérature narrative des XXe et XXIe siècles (CFP jeunes chercheurs)
Comité scientifique : Carole Auroy, Hélène Baty-Delalande, Marie-Hélène Boblet, Bahia Dalens, Alice Laumier.

Une histoire de l’« art du trouble » en littérature, courant du début du xxe siècle jusqu’à nos jours, reste à écrire, de même qu’il reste à penser les différents modes d’articulation possibles entre les dimensions thématique, poétique et, du côté de la réception, ce qui relèverait d’une expérience de lecture et d’une activité interprétative marquées par le trouble. Nous souhaitons par là inscrire cette journée d’étude dans le regain d’intérêt récent de la critique littéraire pour la réception, et en particulier pour la part qu’y prend l’émotion.

Représentation, enregistrement, exacerbation, réaction, réparation : se pencher sur les modalités d’expression et de production littéraires du trouble implique également de réfléchir à l’idée de littérature et au rapport au monde qu’elle construit. Plusieurs questions émergent alors :

– Si sa présence en littérature peut se comprendre comme la marque ou l’indice d’époques elles-mêmes troubles (perte des repères, crise, opacité du présent…), pourrait-on également la considérer comme une tentative et une occasion d’apprendre à vivre « avec le trouble » (D. Haraway) ou « dans le tremblé, dans l’inquiet, dans le trouble » (C. de Toledo) ?

– Quels sont les intérêts esthétiques et politiques à générer du trouble, à produire des expériences déconcertantes de lecture ? Faut-il y voir une volonté de perturbation, pensée comme une résistance à certains impératifs qui caractérisent nos sociétés (clarté, intelligibilité, exigence d’identification…) ?

– Enfin, depuis une pensée de la littérature comme ce qui « introduit le trouble » (N. Caligaris) jusqu’à une conception « réparatrice » (A. Gefen), en passant par la catégorie de « littérature déconcertante » (D. Viart) : comment l’étude du trouble croise-t-elle le problème de la valeur littéraire ?

Pour cerner cette notion aux contours incertains et à la riche polysémie, il est possible de partir de termes proches : déstabilisation, ambiguïté, malaise, équivoque, opacité, hybridité… mais également de se tourner vers des notions connexes élaborées par d’autres penseurs : estrangement (V. Chklovski, C. Ginzburg), vertige (R. Caillois, C. de Toledo), récit indécidable (B. Blanckeman), hantise par déplacement et condensation (D. Viart), survivance (G. Didi-Huberman).

La journée d’étude aura lieu le 2 décembre 2023 avec des interventions d’une vingtaine de minutes. Les propositions de communication sont à adresser avant le mercredi 7 juin aux deux adresses suivantes : bahia.dalens chez gmail.com et alice.laumier chez gmail.com. Elles devront comporter une notice bio-bibliographique de quelques lignes et ne pas dépasser une page (3000 signes espaces compris). Les réponses seront communiquées par mail le 30 juin.

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