« Fêter la libération : la joie comme émotion politique » 41st Annual 20th and 21st Century French and Francophone Studies International Colloquium, “Independance”

Intervenant : Catherine Brun

DoubleTree by Hilton
237 S Broad St, Philadelphia, PA 19107

La littérature algérienne de langue française, qu’elle soit contemporaine de la guerre de libération ou lui soit postérieure, a volontiers campé la foi des « enfants du nouveau monde » en l’indépendance à venir – justification de tous les sacrifices et de tous les combats. Ne manquent pas non plus les récits qui ont jugé bon, a posteriori, de fustiger les dévoiements d’une indépendance décevante. Plus rares sont les romans qui se sont attachés à évoquer l’indépendance au présent de la joie qu’elle fut. C’est l’analyse de quelques-unes de ces saisies fictionnelles (Au vent mauvais de Kaouther Adimi, Ultime preuve d’amour de Michel Canesi et Jamil Rahmani, Mokhtar et le figuier d’Abdelkader Djemaï, Putain d’indépendance de Kaddour Riad) que je voudrais entreprendre, pour tenter de cerner ce qu’elles nous disent de l’indépendance comme fête joyeusement politique, c’est-à-dire à la fois comme rupture (arrachement explosif aux habitus coloniaux et irruption carnavalesque de l’inédit), comme scène (exhibition collective, gestes ritualisés), et comme moment paradoxal, à la fois hors du temps et dans le temps – en tension entre passé colonial, fraternisation en actes, et avenir inéluctable des lendemains de fête. Sans doute deviendra-t-il alors plus aisé de distinguer la portée politique de la joie comme émotion collective de ses supposés contenus idéologiques.

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