La voix des profondeurs : raconter les mondes souterrains africains Séminaires de doctorant.e.s de THALIM - "Postures périphériques"

Intervenant : Marie Pernice

Maison de la recheche
4 rue des Irlandais 75005 Paris

Dissimulés au regard et difficiles d’accès, les mondes souterrains se déploient à la lisière des territoires connus, sur l’envers de la surface. Leur position pourrait donc amener à les considérer comme une périphérie lointaine du monde qui se déploie à l’air libre. Pourtant, les sous-sols fascinent et suscitent toutes les convoitises du fait des richesses qu’on les imagine renfermer. Quittant les marges, ils se retrouvent dès lors au centre de l’attention et des discussions. Au cours de cette communication, j’aimerais ainsi étudier les différentes paroles qui circulent à propos des mondes souterrains dans trois oeuvres : Tram 83 de Fiston Mwanza Mujila (2014), Généalogie d’une banalité de Sinzo Aanza (2015) et Femme du ciel et des tempêtes de Wilfried N’Sondé (2021). Il s’agira d’abord de se demander si ces paroles témoignent de la nécessité de développer une énonciation spécifique pour dire les profondeurs. Je chercherai ensuite à identifier une voix, ou du moins une sonorité, de la périphérie souterraine elle-même. Pour ce faire, je propose d’aller explorer la périphérie en descendant de strate en strate dans les profondeurs. Après avoir étudié les discours qui circulent à la surface à propos des souterrains, j’analyserai les paroles formulées directement depuis les sous-sols. Je m’intéresserai dans un dernier temps aux modalités d’une expression propre au milieu souterrain lui-même.

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