Sergueï Eisenstein au prisme de la traduction : choc, montage, polyphonie Atelier de formation en traduction littéraire

Intervenants : Ada Ackerman-Millot, Pierre Rusch

ECLA, ENS

Le cinéaste Sergueï Eisenstein fut un théoricien et un écrivain prolixe, dont la pensée a fait l’objet de traductions dans le monde entier — dont de nombreuses initiées en France, notamment dans les années 70, alors qu’Eisenstein représentait une figure incontournable pour les intellectuels français de gauche. Paradoxalement, et de manière sans doute unique pour un cinéaste, ces traductions ont davantage dispersé sa pensée qu’elles n’en ont proposé une image cohérente, en raison d’éditions russes elles-mêmes disparates et de politiques et pratiques de traduction aujourd’hui contestables. Après avoir dressé un tableau de la situation des écrits d’Eisenstein disponibles en français, on reviendra sur les spécificités et difficultés que soulèvent l’écriture et la pensée d’Eisenstein, et sur les obstacles qui attendent donc celle ou celui qui s’attèle à leur traduction. On s’attachera alors à un cas concret de traduction, celui des écrits d’Eisenstein rassemblés en 2019 dans le catalogue de l’exposition sur le cinéaste qui s’est tenue au Centre Pompidou-Metz, L’Œil extatique. Sergueï Eisenstein à la croisée des arts, organisée par Ada Ackerman, spécialiste du réalisateur. Ces écrits ont été traduits à cette occasion par Pierre Rusch, dont le travail de traducteur se concentre habituellement principalement sur l’allemand, et qui évoquera durant cette séance ce que l’exercice de la traduction du russe induit pour lui comme effets, mais aussi comme écarts, dans sa pratique de traducteur. Ce sera plus largement pour lui l’occasion de revenir sur les différents paradoxes qui caractérisent la place et l’activité du traducteur, une place en redéfinition permanente.

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