La chambre verte (1977) de François Truffaut, remake secret de Paradis perdu (1938) d’Abel Gance. Du culte des morts à celui du cinéma [François Truffaut’s The Green Room, a Secret Remake of Abel Gance’s The Lost Paradise : From Death Cult to Cinema Cult] Article - 2015

Marie Martin, Laurent Véray

Marie Martin, Laurent Véray, « La chambre verte (1977) de François Truffaut, remake secret de Paradis perdu (1938) d’Abel Gance. Du culte des morts à celui du cinéma [François Truffaut’s The Green Room, a Secret Remake of Abel Gance’s The Lost Paradise : From Death Cult to Cinema Cult]  », CiNéMAS, numéro spécial Le remake : généalogies secrètes dans l’histoire du cinéma, 2015, pp. 75-95. ISSN 1181-6945

Cet article vise à démontrer, à travers l’analyse croisée des deux films et de divers documents d’archives, que, davantage qu’une adaptation littéraire affichée de différents thèmes de Henry James, La chambre verte (François Truffaut, 1978) est avant tout le remake secret de Paradis perdu (Abel Gance, 1940). L’aveuglement des critiques à l’époque de la sortie du film de Truffaut invite à réfléchir à la question du secret qui, dans le sillage de la fameuse figure dans le tapis jamesienne, se fonde sur une dénégation truffaldienne et sert de pierre de touche à une ferveur cinéphile conçue sur le modèle du culte des morts mis en scène par les deux films. Ces convergences permettent de théoriser la part de la projection, au double sens de dispositif cinématographique et de processus psychique, dans l’élaboration du remake secret.

François Truffaut’s The Green Room, a Secret Remake of Abel Gance’s The Lost Paradise : From Death Cult to Cinema Cult This article seeks to demonstrate, through a comparative analysis of two films using a variety of archival documents, that François Truffaut’s La chambre verte (The Green Room, 1978), more than an ostentatious literary adaptation of various themes from Henry James, is above all a secret remake of Abel Gance’s Paradis perdu (The Lost Paradise / Four Flights to Love). The critical blindness demonstrated at the time of the Truffaut film’s release invites reflection on the question of the secret which, like Henry James’ famous figure in the carpet, is based on a Truffauldian denial and serves as a touchstone for a cinephilic fervour conceived on the model of the cult of the dead present in both films. These convergences make it possible to theorize the role of projection, in the dual sense of cinematic apparatus and psychic process, in the creation of a secret remake.

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