Parce que le théâtre est un art nécessairement collectif à quelque degré, son auctorialité doit être pensée au pluriel. Le passage du texte à la scène, lorsqu’il existe, engage un partage d’auctorialité : metteur en scène, acteurs, décorateurs, costumiers, techniciens, éclairagistes, ingénieurs du son, spectateurs parfois… entrent dans la danse créatrice. En outre, chacun des « temps » du théâtre — celui de l(a ré)écriture, de soi ou des autres, sur la page ou sur le plateau ; de la création ; de la diffusion, scénique ou éditoriale — engage parfois, pour un seul et même signataire et pour une même création, plusieurs auteurs. Pour circonscrire cette auctorialité polymorphe, les intervenants du GRIET ont mis au jour des cadres et des tendances examinés ici au prisme de deux mouvements contraires : en plongée, comme une autorité écrasante, venue d’en haut, mais contrariée ; en contre-plongée : comme une coopération horizontale, d’où émerge souvent une figure dominante.
Auctorialités théâtrales : un chantier du GRIET XIX-XXI Article - 2019
Catherine Brun, Benoît Barut, Élisabeth Le Corre
Catherine Brun, Benoît Barut, Élisabeth Le Corre, « Auctorialités théâtrales : un chantier du GRIET XIX-XXI
», Tangence, numéro spécial Les questions d’auctorialité sur les scènes contemporaines, 2019, pp. 21-39. ISSN 1189-4563
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