Vues imageantes et dispositifs : la chambre sarrautienne Article - 2008

Arnaud Rykner

Arnaud Rykner, « Vues imageantes et dispositifs : la chambre sarrautienne  », Studia Romanica Tartuensia [Tallinn], 2008, pp. 141-154. ISSN 1406-9091

Résumé

Après soixante ans d’exploration patiente et minutieuse des profondeurs du tropisme, le projet sarrautien est apparemment bien connu : comment dire avec des mots ce qui échappe à tout langage ? comment capturer dans une forme ce qui est hors de toute structure ? Le travail de Nathalie Sarraute est emblématique d’une esthétique dont les outils sont absolument hétérogènes à la matière qu’ils tentent de saisir. Entre le tropisme et la langue, et au premier rang la langue de la critique traditionnelle (issue de la rhétorique classique, même renouvelée par l’apport prodigieux de la critique structurale) demeure un espace infranchissable. C’est pourquoi il convient de tenter de trouver de nouveaux outils, à même de rendre compte de ce qui se joue dans ces textes. La "critique des dispositifs" offre ainsi la possibilité de penser la manière dont Sarraute, notamment dans "Portrait d’un inconnu" fait jouer ensemble deux ordres antagonistes, et comment le texte fait voir ce qu’il ne peut dire. On analyse donc ici la façon dont la spatialisation de la fiction, les phénomènes d’emboîtement des espaces, les processus de corporéisation, d’ingestion et de digestion qui sont mis en oeuvre par les images, permettent d’articuler nommable et innommable, visible et indicible.

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