L’opéra entre incarnation et représentation. Quelques éléments d’un système poético-politique Article - 2014

Solveig Serre

Solveig Serre, « L’opéra entre incarnation et représentation. Quelques éléments d’un système poético-politique  », Nouvelle Revue d’Esthétique, numéro spécial Pourquoi l’opéra ?, 2014, pp. 10-18. ISSN 1969-2269

La naissance de l’opéra ne peut être entièrement distincte de l’institution à laquelle il est intrinsèquement lié. Ainsi l’opéra ne constitue-t-il pas seulement un "système poétique" mais un "système politique". Il s’agit de montrer qu’entre Lully et Gluck, l’opéra bascule peu à peu d’une esthétique de l’incarnation à une esthétique de la représentation, autonomisant ainsi le genre lyrique par rapport au pouvoir politique. Cependant, cette autonomisation est permise pour des raisons politiques : c’est au moment où l’État lui-même se dépersonnalise pour devenir représentationnel que l’esthétique de l’incarnation n’a plus cours et que le genre semble se séparer du politique.

The birth of opera can not be entirely separated from the institution to which it is intrinsically linked. Thus opera is not only a "poetic system" but also a "political" system. This paper shows how, from Lully to Gluck, opera switches gradually to an aesthetics of incarnation in an aesthetic of representation, so that opera achieves its autonomy from the political power. However, this empowerment is permitted for political reasons : it is when the state itself is depersonalized to become representational that the aesthetics of the incarnation is no longer present and that the lyrical genre seems to separate from politics.

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