La multitude murmurante Retrouver les voix du mouvant et du temps avec Extrêmes et lumineux, de Christophe Manon (Lagrasse, Verdier, 2015) - Article - Mai 2018

Frédérique Cosnier-Laffage

Frédérique Cosnier-Laffage, « La multitude murmurante  », Carnets : revue électronique d’études françaises, mai 2018

Résumé

Lorsque l’on écoute une lecture performée par Christophe Manon, on est saisi par le caractère inédit d’un tissu sonore fait de ruptures, où le murmure le dispute à un flux obstiné que rien ne semble pouvoir arrêter. Dans le poème du continu corps-voix qu’est Extrêmes et lumineux, nous sommes plongés au cœur d’une narration in medias res, immédiatement portés par un rythme marqué par l’hétérogénéité (narrations interrompues, pluralité de discours rapportés, morceaux de lettres, de listes, etc.) en même temps que par l’unité d’une forme-sens ramassant le multiple. C’est à partir de ce constat que nous verrons comment le mouvement de cette voix, à l’écoute de son propre désir de saisir quelque chose du temps, effectue le geste démesuré de rassembler des voix, et ne se propose rien moins que de rendre le présent palpable par une physique et une plastique vocales, faisant par là écho, en poétique, à l’intuition philosophique du temps selon Bergson, comme mouvement et durée sans cesse réinventés.

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