Cet article est consacré à l’épisode de Palmyre dans Boussole (2015) de Mathias Énard, un roman qui met en scène les souvenirs du musicologue viennois Franz Ritter. L’un d’eux, renvoyant à un voyage en Syrie, est d’abord une réflexion sur l’intertextualité et sa capacité à déployer une polyphonie de discours – ceux que tiennent le narrateur et sa savante compagne Sarah, mais aussi un couple d’historiens et un archéologue excentrique. Dans un palimpseste vertigineux, Énard évoque le destin de plusieurs voyageuses antérieures, elles-mêmes fascinées par la personnalité de l’antique Zénobie qui fut reine de Palmyre. Il montre qu’au-delà des conflits entre Orient et Occident, l’histoire est aussi faite de circulations, d’échanges, de mémoires partagées, et que la littérature est un espace privilégié pour penser les identités multiples.
La nuit palmyréenne Chapitre d’ouvrage - 2020
Sarga Moussa, « La nuit palmyréenne
», in Markus Messling, Cornelia Ruhe, Lena Seauve, Vanessa de Senarclens (ed.), Mathias Énard et l’érudition du roman, 2020, pp. 33-50
Résumé