Après soixante ans d’existence, l’Oulipo bénéficie d’une indéniable reconnaissance. Si des écrivains majeurs sont issus de ses rangs, son rôle, sa « visibilité » et sa réception au sein du champ littéraire demeurent encore problématiques. Récemment dépeint par certains exégètes sous les traits d’un organisme essoufflé, « épuisé », l’Oulipo aurait-il fait son temps ? On fera l’examen des critiques – parfois contradictoires – dont le groupe a récemment fait l’objet : formalisme, vulgarisation excessive. En élargissant ensuite l’examen aux bouleversements structurels du champ littéraire auquel les oulipiens contemporains appartiennent, on tâchera de définir à nouveaux frais les fragiles compromis propres à cet hapax du champ littéraire.
After sixty years of existence, the recognition achieved by the Oulipo is undeniable. If major writers have emerged from its ranks, the group’s role, its “visibility” and its reception in the literary field remain problematic. Recently portrayed by certain exegetes as a spent or “exhausted” organization, has the Oulipo had its day ? This article examines the sometimes contradictory criticisms recently addressed to the group, particularly accusations of formalism and excessive popularization. Broadening the focus to take in structural upheavals in the literary field, it then attempts to redefine the delicate balancesstruck by this one-off collective agent.
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