Mimmo Jodice, un regard photographique sur la statuaire antique [Mimmo Jodice, ein fotografischer Blick auf antike Statuen] Preprint, Working Paper, Document de travail, etc. - Mars 2021

Franck Collin

Franck Collin, « Mimmo Jodice, un regard photographique sur la statuaire antique [Mimmo Jodice, ein fotografischer Blick auf antike Statuen]  », 2021

Résumé

Communication prononcée à la journée d’études « L’Antiquité, matrice de l’art », 24 avril 2008, organisée par E. Ndiaye et F. Collin, Université d’Orléans-La Source, UFR LLSH. Mimmo Jodice est un des très grands noms de la photographie contemporaine. Son travail, sur la statuaire n’est pas du tout celui d’un photographe qui répondrait à une commande iconographique pour un éditeur de livres d’art. Mais ce travail, loin d’être illustratif, participe bien de l’exigence créatrice du photographe, la statuaire nourrissant son regard, et lui permettant d’entretenir un questionnement relatif au temps, à l’homme, à la permanence. De prime abord, on ne voit pas forcément quel lien réunit deux arts aussi différents que la photographie et la sculpture. « Photographie » signifie « écriture de lumière ». « Statuaire », en grec a0galmato-poi&a, désigne la « fabrication du modelé », consistant à extraire la forme du bloc de marbre. Le point d’intersection entre les deux arts s’effectue sur le plan de la lumière (et non de la couleur), dans la façon dont la lumière habille et restitue la matière. C’est une des raisons qui conduit Mimmo Jodice à ne photographier presque qu’en noir et blanc. Un autre lien possible entre la photographie et la statuaire serait le mythe de la Gorgone. Méduse « pétrifie » de son regard, elle transforme en statue, et de même, le photographe pétrifie son sujet dans une immobilité choisie. Et c’est en arrêtant son regard sur les nouvelles statues qu’il crée, à partir d’anciennes, que Jodice devient non pas un monstre, mais un créateur. C’est la distance de ce regard second qui le lui permet.

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