NARRATIVE ART. LE PARTI PRIS DU LIEU COMMUN Chapitre d’ouvrage - 2019

Danièle Méaux

Danièle Méaux, « NARRATIVE ART. LE PARTI PRIS DU LIEU COMMUN  », in Itzhak Goldberg (ed.), Lieux communs. L’art du cliché, 2019. ISBN 978-2271090140. 〈https://www.cnrseditions.fr/catalogue/arts-et-essais-litteraires/lieux-communs/〉

Résumé

Par le truchement du recours massif au « lieu commun », les travaux de Christian Boltanski, Annette Messager, Didier Bay ou Sophie Calle rompent en tout cas avec le dogme de l’originalité et de l’expression personnelle, qui hante l’art depuis le romantisme. Dans la bibliothèque de Marcel Duchamp, L’Unique et sa propriété de Max Stirner tenait une place de choix ; dans cet ouvrage, on pouvait lire : « l’individu est, en effet, l’irréconciliable ennemi de toute généralité, de tout lien, c’est-à-dire de toute chaîne […] ». L’individualisme – établi aux antipodes du « lieu commun » qui fait lien – est adulé des milieux « artistes ». Les photos/textes possèdent une dimension éminemment critique à cet égard, resituant l’artiste parmi les hommes. Ce dernier n’est plus présenté comme un démiurge ; il partage le quotidien et les idées de ses contemporains qu’il reprend – introduisant éventuellement une forme de distanciation. Alors que l’œuvre d’art moderne venait manifester l’individualité géniale de l’artiste hors de lui-même, les photos/textes révèlent l’empreinte de la doxa au sein même de chaque sujet. Le parti pris du « lieu commun » renverse somme toute l’idée reçue de l’originalité du sujet.

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