Un "espace autre" pour le texte : gestes, objets et supports dans les "Publications orales" et les "conférences-performances" de Michèle Métail Chapitre d’ouvrage - 2019

Anne-Christine Royère

Anne-Christine Royère, « Un "espace autre" pour le texte : gestes, objets et supports dans les "Publications orales" et les "conférences-performances" de Michèle Métail  », in Anne-Christine Royère (dir.) (ed.), Michèle Métail. La poésie en trois dimensions, 2019, pp. 273-293. ISBN 978-2-37896-053-7. 〈http://www.lespressesdureel.com/〉

Résumé

Depuis le début des années 1970, Michèle Métail pratique deux grandes formes de lecture publique : les « Hors-Texte », nommés à partir de 1982 « Publications orales » et les « conférences-performances », inaugurées en 1997. Aux côtés de ces deux formes discursives à bien des égards antithétiques, d’autres textes publiés en plaquette, livre ou revue, supports auxquels ils s’adaptent plus aisément que les précédents, sont également lus sur scène. Ces textes, il faut le souligner, ne sont jamais lus livre en main : Michèle Métail prépare des supports spécifiques pour leur lecture, qui se trouve ainsi, au même titre que celle des « Publications orales » et des « conférences-performances », mise en scène. Il s’agit par là de trouver un « espace autre » pour le texte, c’est-à-dire un « espace affranchi » du livre : « aucun des médias actuels, affirme-t-elle, ne peut remplacer la création unique dans le temps, inimitable et sans réitération possible qui consiste à lire devant un auditoire, et à entretenir ainsi avec lui, une série d’échanges, de phénomènes d’interaction, de modulation des intentions. » Michèle Métail partage ainsi indéniablement avec la poésie sonore « le souci majeur de rendre le texte “public” », selon la formule de Bernard Heidsieck. Toutefois, alors que dans la « poésie action » de ce dernier, le corps du poète est central, dans les lectures performées de Michèle Métail, c’est le texte qui est au cœur de la relation qu’elle noue avec le public. Les formes et formats des supports textuels donnent en effet tout autant à voir sa conception du poème que les mécanismes de la productivité du texte, créant, selon des modalités variées, un « espace transitionnel », une « aire intermédiaire d’expérience » (D. W. Winnicott), autrement dit un espace intersubjectif reliant la poétesse aux auditeurs-spectateurs. Ce sont les grands principes « scénopoétiques » (C. Vorger) de la lecture publique telle que Michèle Métail la pratique que cet article entend analyser.

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