Une littérature en état d’urgence ? Controverses autour d’une notion stratégique dans la décennie noire Chapitre d’ouvrage - 2018

Tristan Leperlier

Tristan Leperlier, « Une littérature en état d’urgence ? Controverses autour d’une notion stratégique dans la décennie noire  », in Ghyslain Lévy, Catherine Mazauric, Anne Roche (eds.), L’Algérie, Traversées, 2018, pp. 99-110. ISBN 9782705697679. 〈https://www.editions-hermann.fr/livre/l-algerie-traversees-ghyslain-levy〉

Résumé

La littérature algérienne des années 1990, en particulier celle écrite en français et publiée en France, est aujourd’hui étiquetée comme une « littérature de l’urgence », ce qui est généralement un jugement esthétique négatif. Cette littérature présentée comme homogène serait, comme la notion de « littérature de témoignage » à laquelle celle d’« urgence » est liée, moins préoccupée de recherches esthétiques que d’engagement politique, et de représentations macabres de la guerre civile en direction d’un public français ethnocentrique en mal d’exotisme et considérant les écrivains francophones venant des périphéries comme des informateurs. Ce jugement n’est certes pas dénué de fondements. Cependant j’insisterai sur les origines historiques de la notion d’« urgence », et celles, stratégiques, de la notion de « littérature de l’urgence ». D’instrument de promotion au sein de la revue Algérie Littérature/Action, elle est devenue une étiquette infamante dans la lutte des écrivains contre l’importance croissante des journalistes dans le champ intellectuel, avant d’être récupérée à la fin de la guerre civile par des écrivains publiant en Algérie, francophones ou arabophones, par opposition littéraire et politique aux écrivains dominant le champ parce que publiant en France.

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