Que demandons-nous aux manuscrits numérisés ? Et aux archives de Desnos disponibles sur la bibliothèque numérique de la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, en particulier ? Telle est la question préalable à la journée d’étude, suivie d’un atelier, qui rassemblait en novembre 2017 à la Sorbonne nouvelle les conservatrices et la directrice de la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, des chercheurs du laboratoire Thalim, certains spécialistes de Desnos, d’autres des humanités numériques et des techniciens. Car si l’accès sur internet ouvre les fonds d’archives aux amateurs, au sens noble du mot –ceux qui aiment, il crée de nouveaux clivages entre spécialistes et non spécialistes, mais amène aussi d’autres pratiques de consultation liées aux motivations différentes de publics élargis ; enfin, il permet d’adresser aux documents des questions moins consensuelles. Par exemple celles-ci :
Quelles nouvelles questions le chercheur peut-il poser à ces feuillets numérisés que la consultation directe ne permettait pas ? Dans quelle mesure ces nouveaux moyens modifient-ils nos approches méthodologiques ? Qu’est-ce qui en résulte pour la connaissance de l’œuvre de Robert Desnos ? Quelles conséquences peut-on tirer de ces premières observations pour faciliter la lecture de ces manuscrits, de quoi a-t-on besoin pour comprendre la valeur documentaire d’un feuillet, comment penser les liens entre documents, quelles précautions méthodologiques s’imposent, liées au support, au mode de consultation, aux savoirs préalables impliqués, mais aussi à la différence de nature et de genre des textes conservés.
Robert Desnos. Regards sur les archives numérisées Publication numérique