La question de violence - séminaire 2019-2020 Violence et oubli

Organisateurs : Alice Laumier, Tancrède Rivière

À partir de l’idée paradoxale d’un « oubli » ou d’une « absence » de la violence aujourd’hui – paradoxale puisque domine plutôt une impression d’omniprésence des violences, et qu’une intense activité mémorielle lutte contre l’effacement de celles de l’histoire – ce séminaire souhaite problématiser la question de la violence en explorant ses ambiguïtés, en questionnant ses modes d’implication dans notre expérience psychologique, sociale, politique, etc., ainsi que sa relation avec l’événement au sens large.

Tâchant d’extraire la question d’une axiologie binaire, qui rejetterait a priori la violence vers l’ « autre » pour la condamner, nous essaierons plutôt de l’interroger dans une forme de centralité problématique.

Que voudrait dire alors cet « oubli » ? Comment est-il pris en compte par diverses critiques de la violence ?

Dans quelle mesure, par exemple, la valorisation des contraires de la violence, dans ses liens possibles à un certain « pouvoir de définir » (Gerstenberger) ce qui est violent, pourrait-elle empêcher de la penser, d’en saisir les enjeux, parfois même de la voir (Butler) ? S’il est vrai qu’« il n’y a pas de non-violence » (Balibar), quels peuvent être les enjeux d’un effacement de la violence du champ de la perception ? D’une disparition du « sens de la violence » (Benjamin) ? D’un « adoucissement des peines » (Foucault) ? d’une certaine « atrophie » du muscle (Dorlin) ?

L’« oubli » pourrait alors être compris à travers d’autres termes qui n’en sont pas des synonymes, mais plutôt les signes ou les manifestations : sommeil, dormance, déni, refus, refoulement, invisibilisation, réparation, ordre… Parallèlement, on pourra tenter de définir quelle « présence » ou quelle « mémoire » la violence possède ou produit, aussi bien que les rapports complexes de la démocratie à la « violence vive » ou à l’« hyperviolence » (Brossat).

Dans cette perspective, nous chercherons à privilégier des auteurs et des textes qui ne situent pas la violence dans une pure extériorité, mais envisagent ses ambiguïtés, voire occupent eux-mêmes une position ambivalente lorsqu’ils abordent cette question, la rendant d’autant plus inévitable.

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