Machine Vision : images, pouvoir, algorithmes

Organisateurs : Ada Ackerman, Alice Leroy (Université Paris-Est Marne la Vallée) ; Antonio Somaini (Paris 3)

Dans la continuité des cycles « Marx en scène » en 2016 et « Matérialismes à l’œuvre » en 2017, « Humain/non-humain » en 2018, le BAL, l’Ecole normale supérieure (ENS) et l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 s’associent pour un nouveau cycle de débats-projections.
Celui-ci se propose d’explorer la manière dont artistes, photographes et cinéastes ont abordé ces dernières années une nouvelle génération d’images dont les modalités de production, élaboration et circulation sont essentiellement d’ordre technique et machinique.

Il s’agira de prendre en considération d’une part ces nouveaux types d’images produites par un regard non-humain (drones, caméras thermiques, nouvelles caméras de surveillance douées de systèmes de reconnaissance faciale), et d’autre part des images produites par et pour des machines, sans que le regard humain soit nécessairement convoqué (des images opératoires, comme les qualifiait le cinéaste Harun Farocki), ou encore des images réalisées, vues et partagées par des humains, mais dont la vie se déroule pour la plupart du temps dans l’espace invisible des réseaux qui régissent le flux et le traitement algorithmique des données que nous introduisons chaque jour sur internet.

De ces images machiniques et des modes de vision dont elles procèdent, on analysera les conditions de possibilité technique ainsi que les effets sur le plan du contrôle, de la surveillance, du traitement de données et de la création de réseaux. L’enjeu sera d’établir si et en quoi ce nouveau phénomène de « machine vision » nous oblige à revoir les coordonnées fondamentales d’une théorie des images et de la culture visuelle qui a été jusqu’ici centrée sur le regard humain.

Chaque séance s’articulera autour de projections et d’interventions d’artistes, photographes et cinéastes, de théoriciens de l’art, du cinéma, des médias et de la culture visuelle.

http://www.le-bal.fr/2018/09/machin...

Séances du séminaire

Séance(s) passée(s)

  • Le techno-œil décolonisé, rencontre avec Louis Henderson

    Du code noir de l’esclavagisme aux algorithmes de notre présent, le travail du cinéaste Louis Henderson emprunte la voie d’une archéologie des techniques du regard et des formes du pouvoir. Il oppose à l’idéologie du contrôle une résistance sous la forme d’imaginaires capables de pirater et de décoloniser les technologies pour en inventer des usages émancipateurs.

    Ultime invité du cycle « Machine Vision : images, pouvoir, algorithmes », Louis Henderson reviendra sur ses différents projets dont Sunstone (2018) coréalisé avec l’artiste Filipa César. Ce film propose (ou trace) une cartographie historique et politique des instruments de navigation optique depuis les lentilles de Fresnel jusqu’aux visions satellitaires multi-perspectives dont les algorithmes de localisation en intégrant des rushes en 16 mn, des captures d’écran d’ordinateur et des images de synthèse 3 D.

    Cinéaste, Louis Henderson est diplômé du London College of Communication et du Fresnoy- Studio des arts contemporains, il a également participé au programme du post-diplôme « document et art contemporain » de l’Ecole Européenne Supérieure de l’Image d’Angoulême-Poitiers. Au travers de ses films, textes et performances, il s’intéresse particulièrement aux liens entretenus entre le colonialisme, la technologie, le capitalisme et l’Histoire.

    Le BAL

  • Mannequins génériques
  • Les systèmes autonomes de prises de vues à l’épreuve des imaginaires scientifiques : les protocoles photographiques de Raphaël Dallaporta.
  • Ontologie du camouflage : le visage, de la physiognomonie à l’intelligence artificielle
  • Une archéologie de l’hyper-connexion
  • Séance introductive : des "images opératoires" aux "images invisibles "
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