La poétique de la complémentation dans l’écriture de Sony Labou Tansi après 1980. Vers une écopoétique. Alice Desquilbet , Soutenance de thèse

Directeur(s) de thèse : Xavier Garnier

Maison de la Recherche de la Sorbonne Nouvelle
4 rue des Irlandais 75005 Paris

À partir des années 1980, les oeuvres de Sony Labou Tansi dénoncent l’exploitation effrénée des ressources en Afrique en opposant des cataclysmes naturels aux tractations financières de ploutocrates grotesques. Les romans, pièces de théâtre, poèmes et essais de l’écrivain congolais se donnent comme autant de prophéties qui révèlent et mettent en procès un monde rendu malade par les prédations extractivistes, les magouilles financières et la « macdonaldisation » universelle. C’est en particulier par un travail sur la complémentation nominale que Sony s’emploie à désenchanter les formules de la « sorcellerie capitaliste ». Cette forme grammaticale lui permet d’une part de déjouer le discours [néo]colonial et lui offre d’autre part un lieu syntaxique propice aux négociations avec la terre. Enfin, elle favorise la reconcrétisation des métaphores – ce qu’on a désigné comme des « métaphores vibrantes » – que l’écrivain forge pour rendre compte de « la dimension magique » de la réalité. Sony Labou Tansi invente ainsi un nouveau style d’écriture, qu’on pourrait qualifier d’écopoétique.

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