Laurence Guellec, Des énigmes et des redéfinitions : « littérature », « démocratie » et « publicité » au XIXe siècle. Comprenant une étude inédite (2023) : Le Diable de la réclame. Imaginaire et réalités de la « publicité » dans la littérature du XIXe siècle Soutenance d’HDR

Garant(s) : Myriam Boucharenc

Université Paris Nanterre
Salle des thèses B015, au rez-de-chaussée du bâtiment B - Pierre Grappin

Jury de l’HDR :
Pr. Karine Berthelot-Guiet (Sciences de l’information et de la communication), directrice du CELSA, Sorbonne Université, examinatrice
Pr. Myriam Boucharenc (Littérature française du XXe siècle), Université Paris Nanterre, rapporteure du dossier et garante de l’HDR
Pr. Marta Caraion (Littérature française et culture matérielle), Université de Lausanne, examinatrice
Pr. Françoise Mélonio (Littérature française du XIXe siècle), Sorbonne Université, rapporteure du dossier
Pr. Henri Scépi (Littérature française du XIXe siècle), Université Sorbonne Nouvelle, rapporteur du dossier
Pr. Évanghélia Stead (Littérature générale et comparée), Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, examinatrice
Pr. Alain Vaillant (Littérature française du XIXe siècle), Université Paris Nanterre, examinateur

Résumé de l’inédit : Le Diable de la réclame. Imaginaire et réalités de la « publicité » dans la littérature du XIXe siècle

Pièce principale du dossier d’HDR, l’étude propose un modèle interprétatif visant à donner sens à l’imaginaire littéraire de la « publicité ». Articulé autour de concepts-clés, ce modèle permet de lire, dans de nombreux textes, le métarécit qui a permis la structuration symbolique du conflit entre l’idéal culturel dont la littérature est alors porteuse et les intrigues de la « publicité ». Par ce terme, qu’il faut maintenir entre guillemets jusqu’à ce que s’impose l’acception marchande, à la fin du siècle, nous désignons, en les examinant de près tout au long de l’enquête, les nouvelles pratiques de communication associées à la mise en place des industries culturelles en France. Or, observable à partir de 1830, le processus d’allégorisation dont les unes et les autres ont simultanément fait l’objet se confond en partie avec les réécritures des Faust de Goethe. Nous mettons ainsi au jour un moment faustien dans l’histoire des imaginaires médiatiques, le sujet littéraire se mettant en scène à l’épreuve de ce qui est perçu et représenté comme une malédiction marchande. La diabolisation de la « littérature industrielle » prend sens aussi par rapport aux mythologies dix-neuviémistes de la réclame : à la publicité commerciale, désormais intégrée au modèle économique de la presse. Servir les idées, la littérature et la critique elles-mêmes, aux « boutiques » du journal, et par conséquent au commerce quel qu’il soit, même le plus charlatan : il n’est pas un écrivain, pas un journaliste, pas un éditeur qui n’ait dû en accepter le compromis, quitte à avoir le sentiment de pactiser avec le diable, à l’image du Charles Demailly des frères Goncourt ou du narrateur vallésien. L’herméneutique éditoriale, dont les stratégies contre-parodiques se découvrent chez Balzac, Baudelaire, Zola, jusqu’à Jarry, apparaît comme une réponse face à ce qui ressemble à un piège tendu à l’esprit, le même que Méphistophélès tend à Faust dans la tragédie.

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